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Au sommet d'un immeuble des plus cossus de Rome, une fête réunissant la crème de la ville bat son plein. C'est l'anniversaire de l'auteur Jep Gambardella vivant sur le succès de sa jeunesse, L'Appareil humain, son unique œuvre. C'est en partant de cet évènement que Jep va revenir faire le bilan de son existence.
Paolo Sorrentino n'a rien perdu de son style. L'interminable séquence d'ouverture de la fiesta privée de Jep Gambardella annonce d'emblée la couleur exposant toute l'exubérance des fêtes mondaines. Comme souvent chez le réalisateur italien, la caméra voyage pour de multiples travelings improbables, toujours accompagnés par de grandes envolées lyriques. Il n'y a pas à dire, c'est un esthète ce Sorrentino. Et lorsque qu'il s'attaque à la vacuité de l'existence des parvenus, on ne peut s'empêcher de comparer son film à ses personnages (beaux mais creux).
Son personnage principal est cynique sur les êtres qui l'entourent. Il a compris, avant tous ses amis, que leurs vies se complaisent dans la médiocrité. Ces riches s'extasient sur des artistes ridicules s'explosant la tête contre le mur ou sur des gamines jetant sauvagement des sceaux de peintures sur des toiles géantes. Le néant culturel. Ils se laissent flatter par un chirurgien aux piqures de Botox à 700 euros, car la vieillesse est méprisée. Tous acteurs d'une comédie absurde, lorsqu'ils ne sont pas oisifs, chacun y va de son petit spectacle dans cette société du paraitre. Même l'église évite de faire face aux véritables questions et dispose de son égérie de 104 ans faisant dans le théâtral.
Les films sur ce sujet sont légions, et même si "La Grande Belleza" affiche son lot de happenings intéressants, l'ensemble a du mal à tenir sur la durée. Sorrentino s'éparpille et entre chaque sujet, il comble le vide avec l'esthétisme de sa mise en scène. Et pourtant, il pourrait retenir l'attention. Rien que le segment se concentrant sur la relation de Jep avec la fille de son ami, une sublime strip-teaseuse de 42 ans n'appartenant pas à cet univers mondain, prouve que le cinéaste italien sait encore raconter des histoires.
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