© Gebeka Films
« La flûte et le grelot » est le produit de deux petits films qui racontent chacun une aventure d’amitié entre l’homme et l’animal. Le premier parle d’un faon blessé, recueilli par une petite fille et de lien qui se tisse entre eux, évoqué par le « grelot ». Le deuxième est l’histoire d’un petit garçon joueur de flûte et de son buffle. S’assoupissant un instant, l’enfant rêve que son ami s’échappe et qu'il part alors à sa recherche...
Les Studios d’art de Shanghai et Gebeka Films s’associent pour nous offrir ces deux précieux petits films et nous transportent sur un air de flûte enchantée. Il nous est donné à voir l’un des chefs d’œuvre de l’animation chinoise, fusion de leurs ancêtres « Le Grelot du faon » (1982) et « La Flûte du bouvier » (1963). A peine assis, on est tout de suite transporté en Asie par cette musique légère qui s’élève et qui glisse, tels les traits du pinceau sur la toile animée.
La première histoire est celle d’un faon blessé qui se retrouve séparé de ses parents suite à l’attaque d’un corbeau malfaisant. Recueilli par une petite fille, on le voit guérir et grandir. Nait alors entre eux un lien d’amour qui les unira pour toujours, représenté musicalement par le tintement du « grelot ». Tel Le Petit Prince avec le renard, la petite fille apprivoise le faon. Ensemble, ils apprennent à vivre et lorsque la petite fille se blesse, c’est au tour du faon de la soigner. Quand il est temps de se quitter, on retiendra finalement que l’« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. ». Leur lien unique sera toujours présent.
Et c’est toujours dans ce décor de montagnes et de rivière que l’on voit naître une seconde amitié, autour cette fois, de la relation entre un petit garçon et son buffle. Jouant de la flûte, l’enfant se déplace juché sur son ami. Alors qu’il s’endort au creux d’un arbre, il rêve que ce dernier s’échappe, guidé par une autre musique, celle de l’eau qui coule de la montagne. Troublé, il part à sa recherche et c’est de nouveau la musique qui les réunira.
Complicité, amitié et douceur, c’est ce qui ici nous touche et nous transporte. Un cinéma muet où les images sont des fresques qui s’animent sous nos yeux, au rythme de ces airs asiatiques. On peut penser à « Pierre et le Loup » (1946) des studios Disney et la musique de Prokofiev qui confie à chacun des personnages un instrument. La mandoline joue l’eau qui coule de la montagne, la flûte le petit garçon et le tintement du grelot, la relation tissée entre le faon et la petite fille. Nul besoin de mots, la musique est le guide de l’histoire.
Quand aux couleurs, peintes à l’encre, elles sont aussi pleines de sens. Les tons gris de l’attaque du corbeau s’effacent sous les couleurs de la vie qui renaît au contact de la petite fille. La noirceur du ciel, et le contour des montagnes laissent place à l’embrasement du rouge, du bleu, et du jaune qui éclairent subitement le tableau qui s’offre à nous. Rien n’est laissé au hasard, c’est un mélange subtil de douceur qui ne nous laisse pas insensible. Une petite perle de l’animation chinoise qui s’affranchit des codes, pour nous donner sans un mot, un souffle de vie.
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