affiche film

©Mk2 diffusion

LA FLEUR DU MAL


un film de Claude Chabrol

avec : Nathalie Baye, Benoît Magimel, Mélanie Doutey, Suzanne Flon, Bernard LeCoq...

Un fils de famille recomposée (Magimel), rentre de plusieurs années d'études à l'étranger. Il retrouve son père (Le Coq), sa belle mère (Baye), entrée en politique, sa demi-sœur (Doutey et sa grand tante (Flon). Au beau milieu du repas arrive la lettre d'un corbeau dévoilant aux électeurs locaux les secrets les plus sombres de la famille...


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Photo film

A jouer avec les repères moraux, Chabrol s'égare et ennuie

Avec une telle distribution, on s'attendait à de brillantes scènes au malaise diffus dont Chabrol à le secret. Mais après un début prometteur où secrets et tensions sont presque palpables, le réalisateur dévie vers un récit où la mise en abîme des comportements non conventionnels, au travers du passé et du présent familial (inceste, parricide supposé, adultère…) finit rapidement par devenir, non pas pesante, mais caricaturale et bien peu crédible.

Contrairement à l'une de ses œuvres maîtresses, 'La cérémonie', où manipulations et basculement des valeurs créaient une tension de chaque instant, qui ne pouvait mener qu'au drame, celle-ci est ici désamorcée rapidement par la quasi-absence de remords ou de sentiment de culpabilité des personnes, qui paraissent tout à coup désincarnées, car assumant absolument tout. Le propos voulu sur la médiocrité de la bourgeoisie n'en est du même coup qu'un peu plus effacé.

On sera surpris de découvrir que le cœur du récit est finalement occupé par la radieuse et malicieuse Mélanie Doutey, et la toujours troublante et bouleversante Suzanne Flon. Les thèmes de la malédiction, de la répétition du passé ne trouvent pas ici la caisse de résonance recherchée. Et on se reportera à ce magnifique titre prometteur à double tranchant, 'La fleur du mal', hésitant à lui seul entre la belle jeunesse empoisonnée ou l'originale source de l'acte immonde, pour exprimer toute la déception que nous inspire ce film mineur d'un Claude pourtant majeur.

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