© Cinéma Saint-André des Arts
Une jeune femme rencontre un médecin légiste et accepte de passer la nuit dans son hôtel particulier. Le lendemain, alors qu’elle déjeune avec lui, elle s’étouffe et lui, l’endort avec du chloroforme. En faisant sa prisonnière, il va lui greffer le visage de sa défunte femme, Hélène, espérant la faire revivre...
Il est heureux de constater que depuis quelques temps, certaines expériences cinématographiques, hommages à un cinéma horrifique et onirique d’un temps passé, semblent retrouver le chemin des salles, trouvant un public de curieux avides de sensations et d’images différentes du formatage actuel. Il en va ainsi des œuvres de Guy Maddin, comme du récent Les garçons sauvages de Bertrand Mandico. Premier long métrage de Romain Serir, "La fille aux deux visages" s’inscrit dans la même veine, adoptant un élégant noir et blanc ainsi qu’un format « carré » évoquant les films des années 50, et s’inspirant du récit de "Frankenstein", tout comme des "Yeux sans visage" de Franju.
Traitant du fantasme d’une vie et d’un amour retrouvée, de l’enfermement d’un personnage, de la capacité à être une autre, le réalisateur réussit à créer une ambiance et à générer l’inquiétude. Plans récurrents sur un steak qu’on découpe, caméra subjective au travers de bandages, split-screen plutôt opportun mêlant flash-back et temps présent, celui-ci ne manque pas d’idées. Malheureusement, l’interprétation certes ambiguë, mais peu convaincante de l’acteur principal, le peu de clarté de certains passages, ainsi que la peu probable attitude d’un des enquêteurs, font que certains sortiront peut-être de cette expérience un peu déçus. Reste que le voyage et surtout sa conclusion, valent bien un petit détour par le Saint André des Arts, seule salle à distribuer le film en salles.
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