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Gilles (Clovis Cornillac) travaille a la mine, tandis que sa femme, Elisa (Emmanuelle Devos) s'occupe de leurs filles, et de leur petite maison. Idéaliste, et idéalisant son homme, elle ne s'aperçoit pas qu'il passe de plus en plus de temps avec sa sœur, Victorine (Laura Smet)…
Reconquête et renoncement sont les maîtres mots de cette histoire de soupçon et d'adultère. La femme de Gilles est bien le personnage, patient, entêté et discret, auquel s'intéresse avec attention et respect le réalisateur d'Une liaison pornographique, dont c'est le deuxième long métrage. C'est Emmanuelle Devos (Sur mes lèvres), qui lui transmet sa fièvre endormie et lui insuffle une résistance à la souffrance morale digne des plus grands amours aveugles. Face à l'adultère, loin d'être soumise, elle décide de reconquérir celui qui représente tout pour elle.
Le monstre, c'est Clovis Cornillac (A la petite semaine, Malabar Princess), imposant mineur aux manières indélicates, dont l'ébullition intérieur va tout dévaster, écrasant au passage sa compagne. Son rôle, ingrat, est l'un des plus ambiguës qu'il est tenu jusqu'à présent. Pour mettre en boîte leur ballet, le réalisateur choisit de filmer au raz des corps, des tissus, privilégiant les gros plans, ou les larges cadres où les silhouettes s'estompent. La lumière est superbe, et les souffrances en sont d'autant plus fortement ressenties par le spectateur.
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