© Gaumont Columbia Tristar Films
Marie et Fernando s'aiment. Mariés, deux enfants, ils sont encore jeunes et ont la bougeotte. L'histoire s'écrit sous leurs yeux et ils comptent bien être acteurs de cette mouvance. Leur fille aînée, Anna, a 9 ans. Une vie à peine commencée et l'avenir devant elle. Entre son école religieuse, son petit frère François et plein de gens qu'elle ne connaît pas mais qui ont l'air importants aux yeux de maman et papa, Anna doit se débrouiller parfois seule pour comprendre le monde qui l'entoure. Aura-t-elle les épaules assez solides pour supporter tout ça ?
Le prix du meilleur scénario pour un film français est décerné chaque année au festival du film américain de Deauville ! En 2006, ce prix (appelé le Prix Michel d’Ornano) a été attribué à « La Faute à Fidel » écrit par Julie Gavras et présenté au festival cette même année. Julie Gavras, fille de Costa-Gavras ("Amen."), est aussi passée derrière la caméra pour le mettre en images. L’histoire, signalons-le, est adaptée de l'oeuvre de Domitilla Calamai.
Et c’est d’ailleurs le point fort de ce film. L’histoire. Elle nous montre l’interprétation par les enfants de ce que les adultes leur racontent. Le film suit la petite Anna, 9 ans, qui essaie de se faire une place dans le monde des grands. A travers ses yeux et son esprit, on la voit vivre avec ses parents, des révolutionnaires post-soixante-huitards. Et elle, à qui on explique que les communistes sont des hommes barbus et en rouge, elle ne les imagine pas autrement qu’habillés en Pères-Noëls ! Tout comme quand elle entend de la bouche de ses parents qu’il faut faire des économies d’argent, elle commence à vivre dans le noir pour ne pas gâcher l’électricité ! Le film fourmille de bonnes idées et est superbement interprétée par la petite Nina Kervel-Bey et par Benjamin Feuillet qui joue son petit frère François (un glouton pour qui « personne ne sait les choses pour de sûr » !).
Les sujets de politique, d’engagement, de famille, d’esprit de troupe ou d’avortement sont traités intelligemment. Stefano Accorsi et Julie Depardieu campent deux parents avec force et conviction.
Après « Libero », beau film italien vu à travers les yeux d’un gosse de 11 ans, c’est donc une nouvelle vision du monde vu de l'enfance que nous propose « La Faute à Fidel ». Mais plus que sa faute, c’est plutôt « Grâce à Fidel » que ce film existe !
Deuxième avis : un beau casting pour une belle histoire
La faute à Fidel est une adaptation du roman éponyme de Domitilla Calamai. C'est aussi le premier long métrage de fiction écrit et réalisé par Julie Gavras. Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce film avec plus ou moins de légèreté : Communisme, impérialisme, féminisme, avortement...
Si on peut penser que Julie Gavras caricature grossièrement certains personnages, il faut préciser avant toute chose que toute l'action est perçue par une petite fille de neuf ans.
Julie Gavras s'est beaucoup inspirée de la situation au Chili des années 70's car c'est aussi un souvenir fort de l'actrice en ce qui concerne l'un des films de son père (MISSING).
Le casting des personnages a duré près de six mois. La petite Anna Kervel n'a pas été choisie à la légère ! Sa performance est assez étonnante ainsi que celle des autres enfants du film. Je pense ici à Benjamin Feuillet qui joue le rôle de François et à Gabrielle Vallières pour le personnage de Cécile.
En ce qui concerne le casting des adultes, Julie Depardieu s'est imposée pour le rôle de Marie aux yeux de la réalisatrice. De plus si Julie Gavras a choisit un acteur Italien (Stefano Accorsi) pour le rôle de Fernando c'est non seulement pour son talent mais c'est aussi un clin d'oeuil au pays d'origine du roman.
Armand Amar a réalisé la musique du film et on ne peut que lui tirer notre chapeau!
J'ajouterai qu'on attend avec impatience le prochain film de julie Gavras...
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