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Les Jones sont l’archétype de la famille parfaite, incarnant à merveille le rêve américain. Le jour où ils emménagent dans une petite banlieue très chic, leurs voisins sont immédiatement impressionnés par toutes les dernières nouveautés high tech et tendances qu’ils affichent fièrement. Cependant, une fois à l’intérieur des murs de leur immense pavillon, les Jones ne ressemblent plus du tout à une famille…
Sur le papier et même pendant toute la première moitié du film, "La famille Jones" se révèle être d’une irrévérence cuisante à l’encontre de la société de surconsommation dans laquelle l’homo-erectus a achevé son évolution. Sous ses airs de film bourré de product-placements à gros déballage de marques, ce premier long métrage de Derrick Borte, lui-même ancien fils de pubs, se veut plutôt incisif et cynique envers les moutons du marketing, toujours à désirer ce que possède leur prochain. Car, ici, les petits génies de la mercatique l’on bien comprit: plus fort que les pubs qui saturent aujourd’hui l’œil de la masse, voici les voisins prescripteurs. Séduisants, classes et toujours au fait des dernières nouveautés, les membres de la famille Jones créent le besoin de tout ce qui vous est le plus inutile.
Toute la mise en place du subterfuge mercantile est ainsi donc très plaisante à découvrir. Le tout serait délectable si le propos général, n'était pas noyé au milieu des triviaux et classiques problèmes des personnages. Dans la famille Jones nous avons, à ma gauche la mère, team-leader carriériste à souhait, ainsi que sa supposée fille délurée qui raffole des hommes mûrs comme son prétendu père, à ma droite, qui lui espère faire naitre, dans cette équipe de vendeurs acharnés, un véritable esprit de famille. Enfin, n’oublions pas l’adolescent, plus occupé à se faire des « potes » plutôt qu’à vendre les dernier gadgets de ses employeurs. Les clichés s’accumulent et les acteurs font ce qu’ils peuvent pour rendre le tout à peu près crédible.
Malheureusement, leurs efforts demeurent insuffisants, car bien évidemment, comme dans toutes comédies familiales américaines qui se respectent, on aura bien sûr droit à la leçon de bonne morale donnée ici par une bande d’imposteurs. Du coup, « La famille Jones » tombe finalement dans les pires travers jusqu’à la typique romance boiteuse et un coming-out des plus ridicules. C’est dommage, ça partait si bien…
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