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Conscient que sa femme a un amant, un vieil homme abbat sa femme d'un coup de revolver dans la tête. Etrangement, il décide de se défendre lui même, refusant l'assistance d'un avocat et allant même jusqu'à provoquer un jeune procureur ambitieux...
Avec « La faille », Anthony Hopkins retrouve un de ces rôles de méchants qui lui sied si bien (voire « Le silence des agneaux ») et auxquels il sait donner une profondeur comme un cynisme hors du commun. Face à lui, le jeune Ryan Gosling, nommé à l'Oscar pour son rôle dans « Half Nelson » qui sort cet été, ne démérite pas, faisant preuve à la fois d'une auto-satisfaction inconsciente et d'une sensibilité innatendue. Ces deux personnages, intelligents et combatifs, vont ainsi se livrer sous nos yeux à un véritable jeu d'échec. Une partie éprouvante pour nos nerfs, dont les rebondissements, attendus si comme moi vous avez deviné le subterfuge dès le début, vous tiennent en haleine jusqu'à la dernière seconde.
Car l'important ici n'est pas la faille de l'enquête, trop visible. C'est celle de l'individu. Celle de l'ambitieux qui bâcle une affaire croyant partir dans le privé la tête haute. Celle du méchant trop cruellement méchant. Et on se régale des joutes malines du personnages d'Hopkins, construisant par défaut l'un de ces modules dont il a le secret et qui ne supportent pas le moindre défaut. On admire aussi l'envie de grandir du personnage de Gosling, dont l'envergure semble bien au delà de ses fonctions comme de ses actions. Tous deux font honneur à un scénario brillant, mis en scène efficacement, gros plans inquiétants à l'appui, sur le visage d'un Hopkins impénétrable et donc terrifiant.
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