affiche film

© Les Films du Losange

LA FABRIQUE DES SENTIMENTS


un film de Jean-Marc Moutout

avec : Elsa Zylberstein, Jacques Bonnaffé, Bruno Putzulu…

Décidée à réagir, une jeune clerc de notaire nommée Eloïse (Elsa Zylberstein) décide de participer à un « speed-dating » : 7 femmes, 7 hommes, 7 minutes pour séduire. Les hommes qu’elle rencontre, très différents, lui permettent de passer d’une relation d’un soir avec un avocat séduisant (Bruno Putzulu) à une relation « engagement d’une vie partagée à deux » avec un homme à la fois allergique et enclin au bonheur (Jacques Bonnaffé). Aux déboires sentimentaux d’Eloïse, se greffent les soucis de santé que son corps lui inflige, passé le cap des 30 ans…


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Photo film

Trop clinique

Si Jean Marc Moutout était un fin observateur de l'implacable monde du travail, avec son premier film « Violence des échanges en milieu tempéré », il semble bien moins clairvoyant pour ce qui est de la vie des trentenaires célibataires. Partant du constat de l'absence de recette miracle pour provoquer une rencontre, il a choisi plutôt intelligemment d'entamer son récit sur une séance de speed dating. Décors moderne métallique, bar glacial que le peu de personnes (7 hommes et 7 femmes) rend anti-convivial au possible, silences pesant et déballages aussi impudiques que synthétiques, il réussit assez bien à capter le rythme de l'époque, toujours pressé, allant à l'efficacité, et à mettre en évidence une certaine détresse.

Mais la répétition des scènes, qui reviennent tout au long du film, font peser sur celui-ci une chape de plomb et de déprime, dont le spectateur, comme l'héroïne, ont bien du mal à se sortir. Aussi, malgré la qualité de l'interprétation d'Elsa Zylberstein, hypocondriaque dont les malaises sont orchestrés maladroitement à coup d'accélérations au montage cut, on décroche assez vite face à l'aspect clinique du film. Et ce ne sont pas les prestations impeccables de Bruno Putzulu en avocat trompeur ou de Jaccques Bonnaffé en éternel désabusé qui feront croire qu'une issue est possible, surtout que le renoncement n'est pas loin. Pessimisme, quand tu nous tiens.


2ème avis - Vague à l’âme


Dans ce long métrage de Jean-Marc Moutout, une Elsa Zylberstein, juste et attachante, campe le rôle type de la célibataire trentenaire dont la réussite professionnelle et sociale ne suffit pas à pallier un immense vide affectif. Le sentiment de solitude qui est décrit dans ce film, est ressenti et vécut actuellement par un nombre grandissant d’individus. Ici, il est traité de façon simple, vraie et efficace. Ce réalisme est d’ailleurs assez blasant et nous pousse à revenir sur quelques grandes questions existentielles. Certains dialogues peuvent renvoyer à sa propre introspection. Le spectateur est ainsi confronté à la superficialité et la fragilité des relations actuelles.

Le rythme du film est lent, mais on accroche facilement. Les acteurs, à l’exception de quelques rôles secondaires, sont excellents. En bref, c’est là un film à voir pour les célibataires en mal d’amour durable et véritable. Sachez cependant que la sortie de la salle ne se fait pas sans un certain vague à l’âme.

Aurélie

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