© Rezo Films
Gabriel est un ancien flic tombé dans la précarité. Vivant avec sa fille, il a tendance à tâter de la bouteille et à s'adonner au jeu, quand il ne passe d'un petit boulot à l'autre. Alors qu'il vient de se faire virer, à cause d'un nième retard, il se retrouve face à face avec celui à qui il doit plus de 16 000 euros, et découvre que sa dette a été effacée. Il est alors contacté par un ancien accusé, devenu riche, qui lui devant une faveur, lui fait un second cadeau, un poste en or, où il doit simplement attendre que le téléphone sonne, ou presque...
Pas facile de s'engager sur les traces, ultra-balisées, de la série "Le Transporteur". Après une introduction qui nous tient en haleine, le principe de base de ce thriller made-in France semble être rigoureusement le même, puisqu'il s'agit pour son personnage principal de livrer des mallettes à diverses endroits (ici du monde), sans jamais les ouvrir. Certes dans "La Confrérie des larmes", le héros n'est pas chauffeur, mais flic, ce qui est sensé augmenter sa potentielle curiosité, mais risque aussi fort bien de lui faciliter la tache dans la résolution d'un petit trafic trop lucratif pour être honnête. De plus Jérémie Rénier, impliqué et toujours convaincant, est loin d'avoir la carrure et la souplesse de Jason Statham.
Si l'on ne niera pas que le dénouement fait, sur le papier, froid dans le dos, et que tout ce petit manège relève d'une très bonne et macabre idée, force est de constater que le développement du récit n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Les raccourcis sont légions, notamment en terme de relationnel entre les personnages, du contact avec l'archiviste au restaurant, à l'apparition du demi-frère. Le scénario ne s'embarrasse pas de crédibilité, dans certaines réactions des personnages, parfois déstabilisantes (l'archiviste qui veut se faire sa place...) parfois peu cohérentes (les états d'âme de la fille...), comme dans un final beaucoup trop vite expédié. Dommage, car il y avait là de quoi construire un récit fort et angoissant, à l'image de "Dead End", premier film de ce réalisateur français encore méconnu en son pays, dont il convient cependant de retenir le nom : Jean-Baptiste Andrea.
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