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Chrystèle et Christophe ont le même profil : sans éducation ni valeurs morales, ils passent leur vie à détrousser d'insignifiantes sommes ou objets aux riches chez lesquels ils sont employés comme domestiques. Lorsqu'ils se rencontrent, par hasard, ils décident de faire "équipe" pour répondre aux annonces demandant des couples de domestiques. Mais leurs cœurs auront petit à petit leur mot à dire...
« Tanguy » avait déjà fait preuve d'une petite baisse de qualité après les 3 chefs-d'œuvre d'Etienne Chatiliez (rappelons-les si besoin pour ceux qui ne les connaissent pas encore : « La vie est un long fleuve tranquille », « Tatie Danielle » et « Le Bonheur est dans le pré »). Là, avec « La confiance règne », il s'agit d'une énorme baisse de régime ! On pourrait qualifier ce film de vulgaire film de boulevard, où l'humour de Chatiliez devient beaucoup moins grinçant (beaucoup moins comique dans sa globalité d'ailleurs !) et beaucoup plus caricatural.
La structure scénaristique est plus classique et en même temps plus pagaille : le sujet aurait pu devenir un road-movie comique intéressant mais la réalisation lorgne plus du côté du film à sketches, enchaînant situations à gags sans véritablement fouiller l'histoire des personnages, l'effleurant à peine pour celui de Lindon. Peut-être n'y avait-il rien à fouiller d'ailleurs ! Car on ne peut s'empêcher de penser que les deux personnages principaux du film ne sont pas assez respectés.
C'est toute l'ambiguïté gênante du film, appuyé par la phrase douteuse du poster : « Vu d'où ils viennent, ils auraient pu être dix fois pires ». Chatiliez aura beau clamer qu'il respecte les "petites gens", on a tout de même tendance à penser que ce film tient un peu trop de la moquerie gratuitement méchante, malgré la tendresse de certains passages. Si le film semblait poursuivre l'étude des divers comportements humains, typique de l'œuvre de Chatiliez, les vertus pseudo-sociologiques du film sont vaines et l'histoire finit par pédaler dans la semoule et répéter inlassablement les mêmes situations grotesques.
Heureusement qu'on ressent encore quelques piques "chatilieziennes" par-ci par-là, comme lors de la scène avec André Wilms où pointe une allusion étrangement poétique (donc d'autant plus indécente) à la pédophilie. Mais globalement, on a hâte de retrouver le Chatiliez d'autrefois, à la fois un peu cynique et très respectueux de l'humain.
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