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La jeune Badia est contrainte d'aller vivre avec ses trois tantes qui n'auront qu'une idée en tête, la marier au plus vite...
Une jeune fille quitte l'orphelinat pour aller vivre avec ses trois tantes. Dès le premier repas partagé, la tension est à son comble, le silence est lourd, les regards pesants. Les tantes sont si autoritaires et infectes qu'on se croirait dans un ersazt de "Cendrillon". Puis les âmes s'adoucissent et on comprend bien vite que derrière leur peau de vache se cachent des failles, un passé douloureux et un cœur meurtri. Ce point de départ, un peu trop didactique, manque de subtilité mais permet de se concentrer sur Badia, puisque c'est autour d'elle que se joue le drame.
La jeune nièce est prise en étau de ses nouvelles protectrices qui n'ont qu'une idée en tête : en faire une jeune femme convenable et la marier à un homme de bonne condition. Cela donne bien sûr quelques scènes plus légères où les prétendants peinent à être conquis mais cela permet surtout de faire progressivement resurgir le passé, forcément lourd de secrets et de conséquences. Badia, malgré la pression mise sur elle, ne demande qu'à s'épanouir, tape dans l'œil d'un beau jeune homme croisé dans un mariage, ce qui mettra des bâtons dans les roues du projet initial.
Les quatre actrices sont excellentes, sachant faire passer toutes les émotions d'une situation qui finit par les dépasser. Sous le drame familial et humain, la question identitaire et le poids de l'histoire sont les deux piliers d'un édifice toujours branlant. C'est toute la beauté de ce film que de montrer les contradictions dans lesquelles les personnages s'enferment. Le passé se ressasse avec douleur, l'avenir est incertain, alors la seule solution est d'accepter le présent et de faire face à ce que l'on est. Il faut aller jusqu'à la dernière minute de l'histoire pour saisir toute la puissance de sa portée symbolique.
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