© Arizona Films
Un homme, ayant visiblement fait un long voyage, atterri à La Barra, un petit village côtier où les pêcheurs font face à une pénurie de poisson tandis que les habitants sont en conflit avec un propriétaire blanc dont le dessein est de transformer ce havre de pêche en un véritable centre de loisir et de tourisme...
Statiques, captant le calme des régions reculées de Colombie, les premières images de « La Barra » donnent le ton. Oscar Ruíz Navia adopte pour son premier long, une réalisation contemplative à l’extrême qui en rebutera certainement plus d’un. Cependant, observer la jungle et la plage grise et abandonnée peut s’avérer captivant. De même, découvrir les mœurs et les querelles de voisinage de cette communauté afro-colombienne, en même temps que le protagoniste aux allures de clown triste et impassible, se révèle assez intriguant aux premiers abords.
Le réalisateur prend donc son temps pour poser la situation du village, mais aussi pour faire monter la tension qui agite cette petite communauté face à un étranger qui génère de plus en plus de nuisances. Un combat contre la modernité et le capitalisme qui menacent le mode de vie de ces pêcheurs afro-colombiens se profile sous les yeux d’un protagoniste impartial et inerte.
Il en résulte une certaine forme de poésie et, parallèlement, ce montage calme, paisible, provoque une inévitable torpeur dans les rangs des spectateurs. Les paysages de Colombie ont beau être magnifiques, la découverte de ce village reculé et surtout ce personnage principal, hermétique, difficile à cerner, finissent par faire paraître « La Barra » de plus en plus long.
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