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Alma décide contre vents et marées de retrouver l’olivier que son grand-père a dû céder à une multinationale. Il est question de racines à préserver et de liens familiaux à reconstruire…
Après "Même la pluie", Icíar Bollain retrouve son scénariste Paul Laverty et c'est le retour d’un duo gagnant. Traitant du thème – toujours actuel – du combat des modestes agriculteurs contre les grandes multinationales, le film dépeint aussi les rapports familiaux difficiles qui se jouent dans leur quête de survie. Qu’est-on prêt à sacrifier quand nos racines sont en jeu ? Face à cette question délicate, la cinéaste espagnole sait trouver l'équilibre entre gravité et légèreté, restant réaliste dans son propos mais défendant les valeurs de courage et de solidarité, peut-être les seules qui nous permettent de survivre quand le combat de David contre Goliath semble perdu d'avance.
D'autre part, ce film fait malgré lui écho au récent Brexit qui a ébranlé l'équilibre de l'Union européenne. Car "L'Olivier" est un film pleinement européen : réalisatrice madrilène, scénariste anglais, tournage en Espagne, France et Allemagne où l'on entend pas moins de quatre langues... Il prouve donc (trop tard, mais c'est le symbole qui compte) que la possibilité d'avancer et de trouver des solutions existe si les frontières restent ouvertes, laissant les peuples communiquer et s'entraider. En ces temps si difficiles où la peur semble guider la main des électeurs dans les urnes, on ne peut faire l'économie de ce genre de films, nous rappelant à notre humanité et cherchant désespérément à garder intacte la flamme vacillante et fragile de notre lucidité.
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