© Pyramide Distribution
En mars 1982, sous la dictature militaire, dans le collège national de Buenos aires, chargé d'éduquer les élites, Marita (alias Maria Teresa) agit à la manière d'une sorte de surveillante, chargée à 23 ans à peine, de faire respecter les nombreuses règles en vigueur: cheveux courts, cravate nouée correctement, distance réglementaire entre élèves dans la file. A l'extérieur, les manifestations vont bon train...
Ce film argentin, présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2010, prend le parti de situer son action en mars 1982, alors que le pouvoir militaire en place est sur le point de chuter, suite à l'échec de la guerre des Malouines, et de ne jamais montrer que l'intérieur d'un collège voué à la formation des élites, sous la coupe d'un pouvoir en place. Austère en diable, le film de Diego Lerman met en place un savant parallèle entre l'oppression qui règne au cœur du collège et ce que l'on peut imaginer de la dictature extérieure. Les individus, écrasés, à l'image de cette frêle jeune femme qui traverse à pas rapide une cour en forme de damier gigantesque, sont méprisés, épiés dans leurs moindres gestes.
Marita, l'héroïne, surprise à épier les garçons, dont l'un semble peu à peu la troubler, se voit contrainte de devenir l'oeil du surveillant en chef, auquel elle doit rapporter petits secrets et contestations potentielles. Tournant autour des thèmes de l'embrigadement et de l'obéissance, le nouveau film de Diego Lerman (« Tan de repente », « Mientras tanto ») affirme haut et fort que quoi qu'il arrive, l'humanité est bien toujours là, demandant à s'exprimer envers d'autres, comme Marita finira par le faire auprès de celui qui l'attire, à ses risques et périls, malgré les interdits, malgré le rôle qu'elle a accepté de jouer. Un film politique, bras d'honneur à tous les totalitarismes, troublant par son caractère résolument feutré.
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