affiche film

©pan européenne edition

L'IVRESSE DU POUVOIR


un film de Claude Chabrol

avec : Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel...

Jeanne Charmant Killman est le juge d'instruction chargée d'un délicat dossier de détournements de fonds, qui met en cause le président d'un grand groupe industriel. Femme de conviction à la volonté implacable, elle mettra tout en œuvre pour faire la lumière dans cette affaire, quitte à se heurter à sa hiérarchie ou à mettre sa vie privée en péril...


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Photo film

Un sujet austère qui déteint sur la mise en scène

Le moins que l'on puisse dire, c'est que plus Chabrol vieillit, moins il ne fait de concessions : le sujet, rien que le sujet ! Il n'emploie aucun artifice narratif, s'accroche à son histoire de façon stakhanoviste et fait d'Isabelle Huppert, qui interprète le juge Charmant Killman, l'unique personnage de son film. Et c'est là que le bât blesse ! Car Isabelle Huppert, si appliquée soit-elle, ne peut porter sur ses seules épaules tout un film, dont le rythme est par ailleurs plutôt pesant qu'effréné.

La forme c'est le fond me direz-vous, et il est vrai que le rythme du film illustre bien l'âpreté et les lenteurs du travail quotidien d'un juge d'instruction…Mais c'est aussi le devoir d'un réalisateur que de rendre captivant ou au moins divertissant un sujet même austère. Et Chabrol n'y parvient pas. Les personnages secondaires (dont un Patrick Bruel peu crédible et un François Berléand dans la surenchère) sont anecdotiques et celui du juge est tellement isolé, qu'il en devient peu attachant.

Certes, la réflexion centrale autour du thème du pouvoir n'est pas inintéressante, mais à force de minimalisme excessif (les faits rien que les faits), rien ne s'en dégage : ni réel parti pris, ni émotion. Même la conclusion du film, désabusée, ne surprend guère. Seule la saveur de quelques dialogues égaie cette réalisation morose... Ce n'est donc pas le meilleur cru, que ce dernier Chabrol, dont on regrette les films plus anciens ( Poulet au vinaigre , Docteur Popaul …), qui en se prenant moins au sérieux, n'en étaient que plus convaincants et touchants

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