© Gaumont Columbia Tristar
Harold Crick est un agent du fisc à la vie monotone de vieux garçon. Un beau matin, alors qu'il conte les mouvements de sa brosse à dents, il entend une voix, qui se met à commenter ses faits et gestes, mais aussi ses pensées les plus intimes. Quelques jours après, la voix annonce qu'il va bientôt mourir...
Avec une telle base pour un scénario, on pouvait s'attendre à un film majeur de la trempe de "The Truman shcw". Il n'en est malheureusement rien, et le film de ne Marc Forster (réalisateur de "Neverland", "A l'ombre de la haine") ne décolle jamais vraiment, faute au scénario de Zach Helm, qui entre un début prometteur et une fin touchante, n'a visiblement pas su trouver les évènements justes, s'éparpillant entre divers personnages pas très utiles (les conseillers que sont Dustin Hoffman côté personnage, et Queen Latifah côté auteur).
La réalisation est elle aussi à l'image de ce curieux paradoxe. Ainsi le début du film est particulièrement recherché visuellement, traduisant à merveille la rigidité psychologique du personnage d'Harry, par de nombreux tracés géométriques et l'apparition de tics mentaux sous forme de chiffres. A la fois esthétique et original, le procédé cesse avec sa décision d'exploser ses habitudes. De même, la fin est d'une fluidité bluffante, mêlant savamment les destins de plusieurs personnages aux actions clés, que le montage s'amuse à cacher jusqu'à la dernière minute, amenant au destin fatal du héros. On jubile également face à la conclusion des plus sincère sur la manière dont l'art et l'écriture sont là pour sauver la vie, en faisant partager des expériences.
Si les idées ne manquent pas, il subsiste cependant entre les deux un certain flottement, qu'une intention de mettre en image les aléas de la vie face aux affres de la création littéraire ne saurait cependant excuser. En ressort une sensation de fouillis, et quelques scènes à rallonge. Mais heureusement la distribution arrive à donner une véritable crédibilité à quelques moments. Maggie Gyllenhaal pétille littéralement en jeune femme farouche. Emma Thompson est formidable en écrivain dépressif, qu'une belle idée fera rechercher l'inspiration dans un hôpital concernant la manière de tuer Harry ! Enfin, le film fait la part belle à Will Ferrel, calme en diable, que le public français aurait enfin pû découvrir après son premier rôle dramatique dans "Melinda et Melinda" de Woody Allen, autrement qu'en vidéo. Il est aussi doucement inquiétant que la très belle musique de Brit Daniel, seul véritable élément de cohérence d'un film qui en manque cruellement par moments.
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