© Films distribution
À l’aube de la cinquantaine, Rithy Panh revient sur la tragique histoire de sa famille pendant les années noires du Kampuchéa démocratique des khmers rouges…
« L’image manquante, c’est celle qui n’existe pas… » C’est celle qui, profondément enfouie dans la mémoire de Rithy Panh, réapparait par sa parole. Cette image manquante reflète une population meurtrie par le despotisme sanguinaire d’un régime qui entend purifier le pays d’une civilisation urbaine et bourgeoise. Une épuration par la misère qui va se transformer en véritable « génocide » (on estime que 20% de la population cambodgienne aurait péri entre 1975 et 1979).
Rithy Panh n’avait que 11 ans quand sa famille fut déporté dans un camp de réhabilitation par le travail. En quelques mois il verra disparaître son frère, mourir ses parents, sa sur et ses neveux, tous victimes de la cruauté engendrée par la folie tyrannique des Khmers rouges. Pour ne pas oublier, le cinéaste fige le souvenir de ces êtres chers dans de l’argile. Au travers de petites statuettes, il raconte d’un calme émouvant le récit ô combien douloureux de ces années d’horreur.
Ces personnages presque enfantins et la voix douce de l’acteur Randal Douc adoucissent les faits insoutenables et enchantent les quelques beaux souvenirs qui lui restent de sa famille. Avec l’âge, la haine fait petit à petit place au devoir de mémoire. « J’essaie de vivre avec. On nous a imposé ce vécu et maintenant, on doit en plus le transmettre. »… histoire de colmater un tant soit peu le vide béant laissé par une autre image manquante, celle des heures heureuses où son père récitait des poèmes dans la douceur du soir.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais