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Espagne dans les années 90. Francisco Paesa dit Paco est un ex-agent des services secrets espagnols, à qui le gouvernement fait appel pour étouffer une affaire de détournement d’argent public de la part du responsable de la Guarda Civil. Francisco va alors se saisir de l’occasion pour duper un homme et tout un pays…
Le panneau du début nous prévient : les personnages ont réellement existé tout comme les faits. L’histoire est basée sur le scandale qui défraya la chronique en Espagne, avec la fuite du directeur de la Guardia Civil, Luis Roldan, suite à des accusations de détournement d’argent public, et qui a pris fin avec son arrestation au Laos plus d’an après.
Tout ici est question de confiance et de trahison, entre un homme qui a trahi son pays et qui doit faire confiance à un autre qui a lui-même été trahi par son pays, et qui sur la base de cette confiance mutuelle va berner l’homme qu’il devait protéger et son pays.
L’intrigue est donc assez dense et complexe, avec ses nombreux personnages, et ce détournement de fond n’est pas simple à suivre. Du reste, les deux heures du film ne sont pas de trop pour pouvoir développer cette histoire à cheval sur les années 93 et 94. Mais attention, ne vous attendez pas à un film d’action, même si ce dernier n’est pas exempt de suspens et de tension. Et c’est peut-être lors des moments où le long-métrage s’arrête un peu plus et prend son temps, que l’on a envie qu’il redémarre de plus belle.
Francisco Paesa est incarné avec un certain charisme par Eduard Fernandez. Il est le personnage le plus écrit et le plus poussé à l’écran. On aurait d’ailleurs aimé que son compère Jésus soit un peu plus développé qu’il ne l’est. On ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il est pilote de ligne et qu’il connaît Francisco depuis quelques années. On peut également faire la même remarque pour le couple Roldan incarné par Marta Etura et Carlos Santos.
Cette histoire d’homme politique qui détourne de l’argent public, d’un gouvernement qui vacille et d’un scandale politico-financier trouve une saveur particulière aujourd’hui, dans l’actualité que connaît la France avec ses démêlés et scandales politiques. Et il y a quelque chose d’amusant en voyant cet homme, Francisco Paesa, réussir à mener tout ce petit monde en bateau.
Au final, "L’homme aux mille visages" est un agréable film d’arnaque, bien mis en scène et interprété mais manquant quelque peu de rythme et de profondeur pour les personnages secondaires.
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