© Aramis Films
Dans l'appartement d'une famille berlinoise…
Il y a de quoi être décontenancé à la vision de ce premier film allemand, tant par l'absence de fil narratif que par le titre choisi. Ça commence par des plans successifs de banals objets du quotidien pour se poursuivre sur des échanges amusants mais complètement insignifiants et futiles. Ramon Zürcher marque une rupture avec les dispositifs narratifs classiques via des plans-séquences fixes, jouant même fréquemment avec le hors-champs.
La mise en scène fait beaucoup. Zürcher porte notre attention sur moult détails qui, dans notre vie de tous les jours, sont tout à fait insignifiants : un insecte, des peaux d'oranges, un verre de lait et j'en passe. Couplée à une musique pittoresque, ce long-métrage cultive une atmosphère insolite et saugrenue. On pense au premier film d'Ozon, "Sitcom". Les dialogues frisent parfois l'abscons, et là, ce sont les films de Giorgos Lanthimos ("Alps") qui viennent à l'esprit.
Le parti-pris séduit d'abord, mais s'essouffle rapidement pour finalement laisser place à un état d'ennui intersidéral. Enfermé à l'intérieur de l'appartement de cette modeste famille berlinoise, la torpeur guette le spectateur et ce n'est certainement pas les ronronnements de « l'étrange » petit chat qui vont l'aider à l'en sortir... Les considérations et anecdotes de la mère laissent pantois. Karin, la grande sœur, pour le coup tient bien vraiment de sa mère avec une bonne dose de malice en plus tandis que son frère Simon et sa grand-mère sont constamment ailleurs (la grand-mère dans les bras de Morphée et Simon dans son propre monde puisqu'il systématiquement à côté de la plaque). Au mieux, ce sera la petite Clara qui, avec ses cris stridents et son énergie, amènera un peu de gaieté et de mouvement à ce film englué dans le quotidien désespérément inerte de cette famille qui laisse de marbre. Bonne nuit.
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