© Mars Films
Depuis le collège, Samy est amoureux de Nadia. Ils se voient régulièrement en tant que bons copains mais Nadia refuse toujours de l’embrasser. Un jour, pour lui prouver qu’il peut assurer dans la vie, il lui annonce « Pour toi, je pourrais gravir l’Everest ! ». Or, Nadia lassée de ses belles paroles, le prend au mot et propose, amusée, de sortir avec lui s’l tient cette promesse. Fou amoureux, Samy va tout organiser pour gravir le plus haut sommet du monde…
Comme « Good luck Algeria » l’année dernière, « L’Ascension » met en lumière l’histoire vraie d’un homme prêt à relever les défis les plus fous pour prouver qu’il est capable de sortir de l’impasse. Une performance physique qui prouve que malgré les clivages et les inégalités sociales, les hommes resteront toujours égaux face à la nature. Cet homme, c’est Nadir Dendoune : un gamin de banlieue qui s’est inventé de toutes pièces un CV d’alpiniste chevronné pour pouvoir tenter l’ascension de l’Everest. Deux ans après son séjour au Népal, il posera son histoire sur le papier en publiant « Un Tocard sur le toit du monde » !
Ce roman est à présent la source d’inspiration du premier film de Ludovic Bernard, qui fut longtemps l’assistant de cinéastes confirmés comme Luc Besson (sur « Lucy », « The Lady ») ou Guillaume Canet (sur « Les Petits mouchoirs », « Ne le dis à personne »). Librement adaptée, l’histoire de « L’Ascension » se démarque de l’originale par le fait que le scénariste a développé sa narration autour de son héros. Il lui invente une romance, une famille et des copains pour amplifier l’impact qu’a eu son exploit sur la banlieue dont il est issu.
Un pari assez bien réussi, car toute la richesse du film repose sur l’humanité communicative de tous ses personnages. Autour d’Ahmed Sylla et de sa joyeuse nonchalance gravite une belle galerie de portraits. On ne peut que tomber sous le charme du sherpa au magnifique sourire qui s’évade de sa routine dans la lecture d’un roman à l’eau de rose. Le guide bourru se montrera beaucoup plus patient et admiratif qu’il n’y paraît et Alice Belaïdi rayonne dans le rôle, tout en sensibilité, de Nadia, amoureuse et inquiète face aux risques inconsidérés que Samy a pris pour lui prouver son amour.
Enfin, le film est très intelligemment construit en faisant le parallèle régulièrement entre ce qui se passe au Népal et l’émulation que cette expédition provoque à la Courneuve. À aucun moment, Ludovic Bernard ne tombe dans les poncifs élimés qui accompagnent souvent les films sur les banlieues. Samy parle normalement sans abuser du vocabulaire typé « Kaïra ». En résulte un très joli film, frais et lumineux qui vous emmènera, l’air de rien, vers des sommets d’émotions.
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