Mati vit son existence d'ado au milieu d'amis garçons, avec lesquels elle fait de la moto. Son ami Sebi aimerait qu'ils aillent plus loin, mais n'obtient pas la réponse escomptée. Quant à son père, il s'avère qu'il cache des liaisons homosexuelles à sa mère...
Le film autrichien "L'animale" se concentre sur une adolescente de 17 ans, garçonne à ses heures, coupe samouraï dégageant son visage carré, parfois violente lorsqu'elle se sent menacée ou insultée. Sensé traiter de la responsabilité, du passage à l'âge adulte pour la jeune fille et du coming out pour son père (qui se fait sucer dans les locaux techniques de sa salle de sport), le film n'évite pas les raccourcis scénaristiques et se charge progressivement de tics de mise en scène à la mode, aussi inutiles qu'agaçants.
Trop affairée à se donner des faux airs de Winding Refn (les lettres immenses en jaune remplissant l'écran, la musique façon "Drive" sur de bien plates scènes de moto) ou de Sorrentino (la chanson de la fin, "Vivere" entonnée par chacun des personnages face caméra), Katharina Mueckstein en a oublié de construire un scénario qui tient la route et qui aurait pu mettre en évidence les changements s'opérant chez la jeune fille. Au lieu de cela, elle évite soigneusement de creuser ses personnages.
Ainsi, quand Mati se rapproche enfin d'une jeune femme croisée chez sa vétérinaire de mère, elle n'a tellement rien à dire sur ces deux personnages, que les dialogues sont vite remplacés par une vaine scène de danse, sensée montrer leur prétendue liberté. Idem, lorsque les garçons s'attaquent à elles en jetant une pierre par la fenêtre, le plan d'après les montre courant en culotte dans les bois (sic !), avant qu’elles ne choisissent bien entendu une grotte pour se cacher...
Tout cela laisse pantois face à tant d'absurdité scénaristique, le plus ridicule étant sans doute à trouver du côté des dialogues supposés humoristiques, lorsque le père revient de la salle de sport et ment à sa femme ("c'était épuisant aujourd'hui") ou lorsque l'élève absente et nulle durant tout le film est soudain prise d'une illumination philosophique en plein cours ! Navrant.
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