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En 140 après Jésus Christ, l’Empire romain s’étendait jusqu'à ce qui est aujourd'hui l'Angleterre, ceci jusqu'à un mur élevé 20 ans auparavant, suite à la disparition de la neuvième légion et de ses 5000 hommes. Marcus Aquila, fils du commandant de cette armée, est affecté au front, espérant pouvoir restaurer l’honneur de son père, en retrouvant l'emblème de la légion disparue, un Aigle d’or...
Basé sur un roman historique de 1954, « L'aigle de la 9ème légion » brode autour de la disparition, en 120 après JC d'une troupe de 5000 hommes, fait historique resté inexpliqué, une histoire intrigante et sombre, qui mêle diverses hypothèses, liées à la présence des tribus barbares et sanguinaires résidant au nord. Et Kevin McDonald (réalisateur connu pour ses documentaires, et dont c'est la troisième fiction après notamment « Le dernier Roi d'Ecosse ») excelle dans la peinture de ce monde sauvage, situé au delà du mur, au delà de cette frontière que s'est donné lui-même l'Empire romain, le monde civilisé. Là-bas, il fait sombre, le ciel est gris, il nous ballade en forêt ou dans la nuit,l'humidité ambiante, ceci dès la première bataille au front.
Il faut dire que la légende donne matière à mystère et à force chocs culturels, le tout démultiplié par la présence auprès du centurion, d'un esclave qu'il a sauvé d'une mort certaine face à un gladiateur. Jamie Bell (« Billy Elliot ») interprète ce jeune homme, montrant un caractère et un physique impressionnants. Sa musculature sèche et son peu de pudeur contraste avec l'aspect posé et noble de son maître. Ce dernier est incarné par Channing Tatum (« Cher John »), qui s'en tire plutôt bien, hanté par un passé qui n'est pas le sien, croulant sous le poids de la réputation entachée du père, et en venant à douter en même temps que le spectateur, sur le devenir de celui-ci. Fut-il un lâche fuyard qui se serait intégré aux peuples locaux, un héros mort au combat, ou un inconscient ayant mené ses hommes à leur perte ? Les pistes seront toutes explorées.
Cependant les personnages qui forment ce duo auraient pus être creusés un peu plus, celui de l'esclave apparaissant au final bien plus porteur d’ambiguïté et donc potentiellement captivant. Il en va de même de celui du jeune chef de tribu, auquel Tahar Rahim (« Un prophète », méconnaissable le visage peint) prêtre son mélange de traits angevins et de brutalité linguistique. Tout cela fleure bon le « 13ème guerrier ». Mais comme le film inachevé de John Mc Tiernan, on se dit sur la fin, que des raccourcis impressionnants ont été pris, ceci pour satisfaire le spectateur. Tout cela nous livrant un dénouement trop positif, qui ferait penser que le réalisateur n'a peut-être pas eu ici le final-cut...
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