affiche film

© Universal Pictures International France

L'AGENCE

(The adjustment bureau)


un film de George Nolfi

avec : Matt Damon, Emily Blunt, Anthony Mackie, John Slattery, Michael Kelly, Terence Stamp...

Alors qu'il brigue un poste de sénateur, l'un des plus jeunes hommes politiques des États-Unis est victime d'un scandale, une photo liée à une plaisanterie faite à l'université étant publiée dans la presse. Le soir des élections, isolé dans les toilettes des hommes à répéter son discours de défaite, il fait la connaissance d'une charmante jeune femme, poursuivie par la sécurité pour s'être incrustée dans un mariage à un autre étage. Quelques temps plus tard, il la recroisera dans un bus et ne cessera plus d'avoir envie de la revoir. Mais d'étranges personnes semblent déterminées à empêcher cela...


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Photo film

Quand des forces supérieures jouent contre nous...

« L'agence » se pose d'emblée clairement en film de manipulation, ou de complot. Rapidement, le personnage du jeune futur-sénateur nous est esquissé, entre ambition politique et sagesse de l'homme venu du terroir et qui s'est construit tout seul. Les valeurs sont appréciables, et la spontanéité et l'honnêteté sont affichées comme pouvant l'emporter sur le flot de calcul qui se situe derrière toute campagne électorale. Ainsi, le simple discours de défaite de Matt Damon, dévoile les rouages hypocrites d'un système qui traite de nos jours les hommes politiques comme de purs produits marketing, de leur choix de cravate dicté par l'imagerie populaire, jusqu'à ses propres mots, pesés aux vues des sondages les plus récents et des clientèles visées. Et le personnage apparaît alors nécessairement sympathique, dégageant le terrain pour faite croire à son histoire d'amour, et le posant en future victime de ceux qui se mettront en travers de sa route, d'autant plus s'il s'agit de sa vie privée.

Peuvent alors apparaître les « méchants », sortes de men-in-black dont l'austérité semble dépeindre le rôle négatif, brouillant ainsi les pistes quant à leurs réelles intentions. De ce coté-là, il faut bien avouer que le film pèche un peu, schématisant ces personnages, dont le développement et les noirs desseins auraient pus rester plus obscurs, ou tout au moins le demeurer plus longtemps. Le film bascule ainsi un rien trop facilement dans la course-poursuite, alors que, pour tenter un parallèle, un « Truman show » tardait bien plus à rendre son personnage totalement paranoïaque, posant au final beaucoup de plus de questions sur les limites entre libre-arbitre, altruisme, part de prédestination et contrôle d'une force « supérieure ». On espérait bien mieux d'une adaptation de la nouvelle de Philip K. Dick, « Rajustement ». Reste que « L'agence », sans être un thriller fabuleux, pour cause notamment de dénouement trop facile, s'avère d'un romantisme échevelé, ce grâce à de beaux moments de retrouvailles, et à un couple auquel on a forcément envie de croire: Matt Damon et Emily Blunt. Rien que pour ces deux-là, le déplacement en vaut la peine.

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