affiche film

©UIP

KING KONG


un film de Peter Jackson

avec : Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Andy Serkis...

New York, 1933. Ann Darrow (Naomi Watts) est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux cinéaste Carl Denham (Jack Black). Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé et n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour où il compte achever son grand film d’aventure. Mais il nourrit en secret une autre ambition, bien plus folle : être le premier homme à explorer la mythique Skull Island et à en ramener des images. Sur cette île de légende, Denham sait que "quelque chose" l'attend, qui changera à jamais le cours de sa vie...


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A s’en arracher le coeur

Après avoir réalisé avec "Le Seigneur des Anneaux" la plus grande épopée de l’histoire, Peter Jackson s’impose définitivement comme le plus grand cinéaste en activité avec ce remake du classique de 1933, "King Kong". Il en reprend la trame narrative avec fidélité, y injectant son sens inné de la mise en scène et sa capacité inouïe à générer de puissantes émotions. Dans la première partie « new-yorkaise » du film, Jackson rend ainsi avant tout un bel hommage au film original, s’appuyant sur un style classique où le dynamisme de la réalisation avec une caméra sans cesse en mouvement porte néanmoins la marque indéniable de son auteur. La simplicité de cette longue ouverture accentue immédiatement l’identification aux personnages, créant une véritable connivence avec cet univers fictif, en injectant ce qu’il faut d’humour et de mystère.

Le film prend une ampleur toute autre lorsque l’équipe de tournage débarque sur Skull Island. Flirtant avec le film d’horreur (impossible de ne pas penser à l’ouverture de "Brain Dead"), Jackson nous embarque dans une folle course poursuite dans la jungle où les séquences les plus insensées se succèdent. De la fuite des diplodocus aux insectes géants en passant par la déjà mythique baston entre Kong et trois T-Rex, le film dégage un souffle dantesque proprement jamais vu, reléguant "Jurassic Park" au rang d’aimable série B. Proprement scotchant et sidérant, "King Kong" devient tout bonnement bouleversant lorsque le grand singe s’éprend de la belle Ann Darrow. Et si le monstre s’inscrit dans la veine du meilleur des effets spéciaux actuels, c’est avant tout dans son registre émotionnel qu’il nous cloue à notre siège.

Jackson réussit le tour de force de rendre vibrante, profondément touchante et sincère cette relation amoureuse. Après avoir donné largement dans le film de monstre et le bestiaire fantastique, le cinéaste dévoile alors le cœur de son œuvre : une relecture désarmante de "La Belle et la Bête". Celle-ci atteint son apogée, et le film avec, lors de l’exceptionnel final au sommet de l’Empire State Building. Non content de nous avoir offert des séquences à s’en exploser la rétine, Jackson nous achève et nous arrachant le cœur. C’est peut-être difficile à croire, mais la plus belle histoire d’amour de l’histoire du septième art lie une blonde et un immense gorille. Ca s’appelle la magie du cinéma. C’est le plus beau film que vous verrez cette année. C’est ultime et insurpassable.


Deuxième Avis - Et Peter Jackson créa la femme...


Attention ce texte n’est en aucun cas une critique objective de ce film, mais une véritable déclaration d’amour. Car en trois heures de métrage, le réalisateur mythique de la trilogie « Le Seigneur des anneaux », parvient à redonner au film d’aventure ses lettres de noblesses, et à nous livrer en même temps, une magnifique relecture du mythe de King Kong.

Se basant sur le scénario original, il développe les intrigues, les expositions et les moments de bravoures, à tel point qu’en un peu plus d’une heure quasiment non stop, il livre les meilleures scènes d’action et d’aventure que le cinéma contemporain a pu produire ces 20 dernières années.

Si la première partie du film prend son temps pour installer les personnages et l’intrigue, dès l’arrivée sur l’île, c’est un déluge. Tout d’abord dans les décors et l’ambiance, avec la reconstitution quasi parfaite d’un monde perdu, où toutes sortes de bêtes peuvent surgir des 4 coins de l’écran à chaque instant. Petit à petit, il nous entraîne dans un tourbillon d’action, réalisant sous nos yeux les scènes les plus folles, auxquelles nous n’aurions jamais pensées, mais toujours avec cette conviction et cet enthousiasme, propre à un véritable enfant.

Le cinéma est tellement beau quand le réalisateur chef d’orchestre délivre une telle partition. Les cris, la fureur de ces monstres préhistoriques, la faiblesse des êtres vivant, tout est retracé en quelques minutes. Parallèlement à cela le grand singe, tout en participant à ces scènes d’action, entretien une relation de plus en plus émouvante avec le jeune actrice. Pas ambigüe, encore moins sexuée, tous simplement troublante de sincérité, sans aucune fioriture ni autre artifice.

Et cette relation va alors conduire à la troisième partie du film, où, même si l’action est présente, elle ne se trouve là que pour illustrer la beauté de ce couple hors norme. Alors, si l’histoire, la réalisation, les effets spéciaux (à part quelques plans un peu légers…) sont à l’unisson pour nous livrer un grand film, la performance des acteurs n’est en rien mise de côté, et la prestation de Naomi Watts dans le rôle de la jeune actrice est tout simplement époustouflante. Sincère, drôle, triste combattante, tous ces sentiments traversent à chaque instant son visage élégant et pur. Un rôle en or pour une actrice en diamant. Surtout que Kong lui aussi (merci la motion capture…) interagit parfaitement avec elle, donnant vie à un couple encore plus vrai que l’original.

En fin de compte ce film est à la fois une aventure au pays du merveilleux, une relecture du mythe de la belle et la bête, mais surtout un très grand moment d’émotion. On est pris par surprise, sans être prévenu et on se dit que peut-être dans une des salles de la planète, un jeune garçon de 12 ans ouvrira les yeux sur le cinéma en voyant le film, un peu comme Peter Jackson l’a fait à cet âge en voyant la version originale. Il fut transcendé par ce film, aussi puisse un autre l’être à son tour…

Guillaume Bannier

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