© Wild Side Films / Le Pacte
Huit mois après un travail désastreux à Kiev qui l’a laissé physiquement et mentalement marqué, Jay, ancien soldat désormais tueur à gages, est pressé par son partenaire d’accepter une nouvelle mission. Très vite, Jay ressent à nouveau les effets de la peur et de la paranoïa...
Difficile d’écrire sur un film tel que celui-ci sans en dévoiler certains des tenants et aboutissants. C’est donc avec une extrême précaution que l’on va essayer de vous expliquer en quoi ce "Kill List" est une incroyable réussite… Le mélange des genres est un exercice, certes courant, mais pas toujours aisé, surtout lorsqu’il s’applique à un métrage aussi mystérieux qu’exigeant. L’intrigue du film démarre pourtant avec une simplicité désarmante, en décrivant le quotidien un peu foutraque d’un mercenaire contraint à une retraite forcée suite à un évènement tragique ayant émaillé sa dernière mission. On en saura d’ailleurs pas plus sur cette affaire, mais le propos véritable du film est ailleurs. Brossant avec humour et tendresse une série de portraits formant une galerie de personnages attachants, avec un réalisme du dialogue et des situations, le jeune Ben Wheatley parvient tout de même à distiller une légère atmosphère de cette « inquiétante étrangeté » si chère à Freud. Ceci par petites touches, par détails, comme cet énigmatique symbole que vient tracer la petite amie du bon copain au dos d’un miroir.
Lorsqu’il quitte les chemins balisés de la comédie dramatique, "Kill List" devient tout autre. Pratiquant la rupture de ton avec un art consommé de la séquence choc, Wheatley fait dériver son récit vers le film de tueurs à gages déjanté, exécutions sanglantes et pétage de plomb en prime, avant un ultime basculement vers l’horreur qui achèvera les spectateurs les plus endurcis. Impossible d’en dire plus, mais il est juste bon de savoir qu’en braconnant sur les terres du fantastique païen et de la quête identitaire, "Kill List" ose le jusqu’au-boutisme. Et s’impose, dans une dernière scène qui marquera les esprits, comme une authentique pépite noire aux éclats de souffre et de douleur.
En un film (mais quel film !), Ben Wheatley vient donc de rejoindre Edgar Wright, Christopher Smith, James Watkins ou encore Neil Marshall au panthéon des jeunes cinéastes anglais à suivre. Autant dire qu’on attend la suite avec impatience !
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