affiche film

© IFC Films

KIDNAPPING

(Brake)


un film de Gabe Torres

avec : Stephen Dorff, Chyler Leigh, Tom Berenger, JR Bourne…

Une voiture, un coffre, un homme… voilà le meilleur résumé possible. Ajoutez-y des courses-poursuites, une attaque terroriste, un agent des services secrets, des explosions et vous obtiendrez un aperçu du contenu de « Brake ».


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Photo film

Un huis-clos survitaminé !

Sortie directe en Vidéo, DVD et Blu-Ray le 03 décembre 2012

Dans la veine de l’étonnant « Buried » de Rodrigo Cortes, « Brake » s’inscrit dans le thriller claustro, angoissant et oppressant. Néanmoins, alors que son prédécesseur lorgnait du côté de la critique de la société américaine, livrant une vision pamphlétaire non dissimulée, cet opus préfère se contenter d’un thriller, certes très efficace, mais sans véritable autre dimension. Après avoir erré au château Marmont pour Sofia Coppola, le revenant Stephen Dorff se voit confier la lourde tâche de porter entièrement le film sur ses épaules. À l’image de Ryan Reynolds, l’acteur surprend, émeut et interpelle le spectateur, faisant transpirer la caméra de virilité (et de talent). Se réveillant, blessé, dans le coffre d’une voiture, celui-ci se découvre au cœur d’une attaque terroriste d’une grande ampleur, mettant au défi son patriotisme et son sens du devoir.

Si les ressorts du métrage fonctionnent à merveille, grâce à différentes avancées qui renforcent l’angoisse du spectateur, le retranchant lui aussi dans ses dernières limites, la psychologie du protagoniste principal dénature quelque peu la qualité de l’ensemble. En effet, l’aspect « super soldat prêt à mourir pour son pays sans froncer un sourcil » dérange et éloigne le personnage du public, pouvant même rebuter considérablement les réfractaires à ce genre de discours. Toutefois, l’exercice de style est amplement réussi, l’ennui ne trouvant jamais sa place parmi les épreuves que doit subir le personnage incarné par Dorff. Suivant un rythme frénétique, l’espoir remplace la colère et vice-versa, le tout entrecoupé de courage, peur, dépit, résignation ou toute autre émotion que peut connaître un homme. Le spectateur devient alors le deuxième passager de ce coffre, souffrant, angoissant pour son héros. Si « Buried » bénéficiait de l’innovation, « Brake » peut s’enorgueillir d’améliorer le procédé par de nombreuses inventions inattendues.

Mais si le réalisateur est parvenu à multiplier les trouvailles pour entretenir un suspense permanent, l’épilogue risque d’en décevoir plus d’un. Qu’elle soit perçue comme détonante ou comme déjà vue, selon les avis, la fin du métrage laisse un arrière-goût légèrement désagréable. Ravir tout le monde dans ce genre d’exercice n’est pas loin d’être mission impossible. Le cahier des charges du thriller est rempli aisément, dépassant même les espérances initiales, or celui concernant la critique de l’ultra-sécuritarisme américain et sa gestion du terrorisme l’est beaucoup moins. Reste qu’un thriller efficace, surprenant, et angoissant des premières minutes jusqu’au générique est suffisamment rare pour qu’on s’en contente sans rechigner. « Brake » constitue donc une agréable surprise, démontrant une nouvelle fois la puissance cinématographique d’un huis-clos et attestant définitivement le retour au premier plan du talentueux Stephen Dorff.

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