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Un père erre dans le métro, à la recherche de sa fille, enlevée alors qu’il lui achetait une barre de céréales dans un kiosque à journaux…
Keane n’a bien évidemment rien à voir avec le groupe de pop anglaise très en vogue en ce moment. Il s’agit simplement du nom de famille de cet anti héros, qui ne sait plus faire face au quotidien, et plonge dans une perdition mentale, qui relève de l’engrenage infernal qui mène peu à peu à une désocialisation. Ce père de famille, auto déclaré coupable d’avoir laissé enlever sa fille, est une personnage perdu et donc nécessairement touchant. Il erre dans le métro, dans la rue, tentant de communiquer sa rage et son besoin de retrouver son enfant. Le regard dans le vague, on sent pointer en sous face, une folie naissante, portée par de légers et récurrents agacements. Et l’interprète principal du film, Damian Lewis (aussi dans Chromophobia) révèle ici tout son talent d’acteur.
Si l’on se prend par moments, à s’interroger sur la réalité de l’enlèvement de sa fille, la deuxième partie du film, tournée vers la rencontre d’une voisine, qui lui confie son enfant pendant une soirée, laisse au final peu de doute. Les thèmes de la guérison par mimétisme, de la répétition du traumatisme pour mieux le dépasser sont alors traités avec délicatesse, à proximité de ce corps et ce visage imposants, dont les yeux expriment une détresse infinie. Un rôle difficile et éreintant, pour un film bouleversant.
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