Ali, un jeune palestinien, a toujours appris à haïr les juifs. Lorsqu’il déménage avec sa famille à Berlin, il cherche immédiatement à se faire accepter par les autres jeunes de la cité. Il accepte alors de participer au vandalisme de l’appartement d’un de ses voisins, un russe juif, vétéran de guerre. Mais ce dernier va reconnaître Ali, et celui-ci devra alors obtenir le pardon du vieil homme afin qu’il retire sa plainte…
Les long-métrages traitant le conflit israélo-palestinien sont nombreux, c’est pourquoi le réalisateur Leo Khasin a décidé de l’étudier à l’échelle d’une petite banlieue germanique. Dans un quartier résidentiel où la communauté palestinienne représente quasiment l’ensemble de la population, un vieil homme juif attise la haine et les rancœurs à son égard. Lorsqu’Ali débarque, jeune ado de 14 ans, il recherche immédiatement à se faire accepter par les amis de son cousin. Pour cela, il devra passer par un rite d’initiation consistant à vandaliser l’appartement du vieil homme. S’exécutant, celui-ci est reconnu par le patriarche. Pour éviter une éventuelle expulsion, la mère du gamin l’oblige alors à réparer les dégâts pour espérer obtenir le pardon du vieil Alexander.
Et la rencontre entre ces deux individus va alors donner naissance à une fable optimiste, ode à l’espoir et l’amitié. Au milieu de cette haine raciale ambiante, les deux protagonistes vont apprendre à s’apprivoiser pour finalement réussir à se comprendre. Leur relation touchante évolue progressivement vers celle que pourrait avoir un grand-père et son petit-fils, faite d’apprentissage et d’inculcation de valeurs. Une belle amitié va alors naître, au-delà des préjugés, mettant en avant des valeurs universelles comme le partage ou le pardon. Le jeune Ali va devoir combattre la stupidité de ses camarades de la cité, ayant reçu l’antisémitisme comme héritage, et l’autorité d’un père pour qui parler à un juif est un déshonneur. Mais au-delà de l’émotion, "Kaddish for a Friend" est également une tragicomédie avec des situations cocasses irrésistibles, notamment lors de cette scène de danse avec un agent des services sociaux.
Porté par un duo d’acteurs parfaits, dont l’alchimie transcende l’histoire d’amitié, le film nous délivre un message bienveillant de tolérance et d’acceptation de l’autre. Si les seconds-rôles sont, certes, très caricaturaux, ils ne font que renforcer l’universalité des valeurs transmises. Le scénario attendrissant, multipliant les différentes émotions, parvient à insuffler l’énergie nécessaire à la réussite du métrage, malgré une mise en scène banale, sans véritable ingéniosité. Sans tomber dans l’overdose de bons sentiments, le réalisateur parvient à nous offrir une œuvre émouvante pour traiter d’un conflit complexe. Préférant les relations humaines à la politique, "Kaddish for a Friend" constitue ainsi une belle manière d’évoquer la guerre israélo-palestinienne si on ne recherche pas une analyse géopolitique.
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