© Kanibal Films Distribution
Nikola tente de mettre sa femme enceinte, et y parvient. Mais cet irascible homme à femmes, qui saute sur tout ce qui bouge, a une autre femme et un enfant ailleurs. Parallèlement, son frère Braco tente de reconquérir sa femme qui est partie, tout en continuant de coucher à gauche et à droite dès qu’il en a l’occasion. Progressivement, nous passons d’un personnage à l’autre et auscultons ce groupe sous tous les points de vue...
On s’attend à un film très léger et à une valse de décolletés. En réalité, le film est plus grave qu’il n’y paraît, auscultant ce groupe constitués de ces deux frères, de leurs femme et ex-femme, de leur descendance (une fille et un bébé), et analysant leurs comportements, ainsi que les dégâts provoqués. En résultent de jolies scènes d’intimité, où les acteurs se livrent physiquement, et dans lesquelles les dialogues sont assez crus sans être pour autant vulgaires. On est réellement dans l’humain, sa soif de désir et d’amour. Mais très rapidement, on est confronté à un premier problème, et de taille. L’acteur principal pouvait-il vraiment, avec un tel physique, endosser ce rôle de Casanova ? Non seulement on peine à comprendre qu’il parvienne à emballer une étudiante (quand lui en a facilement 45 ans) en lui disant, à brûle-pourpoint, « Je veux jouir sur tes seins », mais on est quasiment dégoûté de le voir passer à l’action. On comprend mieux les comédies américaines qui s’efforcent d’employer des jeunes premiers : c’est crédible qu’ils séduisent, et tout le monde peut se projeter. Ici, pas de projection possible, c’est plutôt le dégoût qui surgit.
Au delà de cette constatation primaire que nous avouons avec peine, on est gêné par une intrigue molle qui a tendance à faire du sur-place, passant d’un personnage à l’autre sans pimenter le récit. Si le personnage nous est sympathique, on suit ses déboires sans protester ; s’il ne l’est pas on prend son mal en patience. Heureusement, deux petites révélations que l’on n’attendait plus viennent clore avec un joli pied de nez le récit. On apprécie également l’absence de glorification de l’adultère, tellement de mise dans le cinéma. « Juste entre nous » renvoie ainsi chacun à sa vie, son éthique et sa morale. Mais contrairement à certains films, qui brandissent fièrement jusque dans leur titre les bienfaits de tels détours amoureux (« On va s’aimer », d’Ivan Calbérac, raconte le parcours de couples qui se croisent sexuellement et repartent de plus belle après), ici le réalisateur, s’il n’a globalement pas grand chose à dire, montre au moins à quel point ce problème en est justement un, et à quel point il peut meurtrir affectivement.
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