affiche film

© Bac Films

JOUEURS


un film de Marie Monge

avec : Tahar Rahim, Stacy Martin, Karim Leklou, Marie Denarnaud…

Lorsque le beau Abel s’invite à la brasserie d’Ella pour obtenir un job de serveur, la jeune femme ne peut lui refuser un essai. Mais cette rencontre va les embarquer bien plus loin qu’une relation professionnelle, dans une spirale passionnelle où les jeux d’argent vont mettre à mal leur union…


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Photo film

Un coup de poker avec la tension dramatique d’un jeu de sept familles

Après plusieurs courts métrages encensés, dont "Marseille la nuit" qui lui avait valu une nomination aux César en 2014, Marie Monge plonge enfin dans le grand bain du format long. Pour ce premier essai, elle a choisi de s’intéresser à un sujet souvent conté de l’autre côté de l’Atlantique, mais très rarement chez nous, à savoir l’univers des tables de jeux. Si on sent les références (la réalisatrice a dû regarder plusieurs fois "Casino"), le film s’éloigne de ses modèles en focalisant son récit sur un couple naissant, où les excès sentimentaux répondent à l’addiction des paris. Au premier abord, la réservée et sérieuse Ella, gérante d’une brasserie, et le beau parleur Abdel ne semblent pas avoir grand-chose en commun. Pourtant, une passion ardente va naître, une de celle qui bouscule et consume tout, enfermant les protagonistes dans une spirale dramatique.

Dans un Paris nocturne et interlope, les deux tourtereaux flambent, enchaînant les gains sans jamais se soucier des risques. Mais comme souvent, la descente aux enfers n’est jamais loin, en particulier lorsque les dettes s’accumulent pour essayer de se « refaire ». Si le parti-pris de l’ingénue découvrant le monde des arrières boutiques permettait d’installer facilement son postulat, il a le grand défaut d’emprisonner toute la narration dans un manichéisme agaçant. Difficile alors d’allier des velléités de réalisme (en particulier dans l’exposition faite des cercles de jeux) et des péripéties flirtant avec le grotesque, les seconds rôles souffrant notamment d’un défaut criant d’écriture. Avec des ellipses malvenues, des dialogues peu inspirés et des situations jamais électrisantes, ce thriller romantique finit par annihiler totalement son propos, au point de rendre insipide le parcours tortueux des personnages. Le coup de bluff n’aura ainsi fonctionné que durant les toutes premières minutes…

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