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Afrique, de nos jours, en pleine guerre civile. Johnny, 15 ans, enfant soldat, recruté au sein d'un commando et armé jusqu'au dent, avance vers la capitale. Il vole, il pille, il tue, et pourtant il essaie de survivre comme il peut dans une atmosphère de folie et d'hystérie collective dont il est lui aussi la victime. Laokole, treize ans, fuit devant l'avancée des milices. Elle abandonne tout, sa vie, sa famille, accompagnée de son petit frère Fofo. C'est l'histoire d'une Afrique ravagée par des guerres absurdes, le drame d'une population qui tente de survivre, l'horreur de l'enrôlement de jeunes enfants dans un conflit qui n'est pas le leur, l'histoire de populations civiles qui contre tout s'accrochent pour survivre...
Après plusieurs expériences en tant qu'assistant réalisateur et de nombreux prix pour son documentaire « Carlitos Medelin », « Johnny Mad Dog » est le premier long métrage de Jean Stéphane Sauvaire. Une vraie réussite avec comme parrain un producteur célèbre du nom de Mathieu Kassowitz !
A première vue, on se dit qu'on a devant nous « encore un film à la mode »: un sujet d'actualité, un roman adapté à l'écran sous la forme d'un docu fiction. Oui c'est quelque part assez vrai, mais l'exercice est réussi. Le réalisateur a tout d'abord choisi de tourner, in situ, en afrique au Liberia. On connait tous l'histoire récente de ce pays, du drame passé. c'est le premier acte d'un film vraiment intense qui permet au spectateur de plonger en toute authenticité dans une réalité, celle de l'Afrique d'aujourd'hui, loin des fantasmes et des clichés.
Le tournage s'est fait avec la population locale. Les deux héros ont connu la guerre civile. On est certes dans une fiction mais on y plonge au travers du prisme de la réalité et de la propre histoire des acteurs: le bourreau et la victime vivent chacun une situation absurde et tragique mais gardent leur part d'humanité. Si le film présente des scènes parfois violentes c'est que l'on parle bien ici d'une situation intolérable et inacceptable: la problématique des enfants soldats et les ravages de la guerre sur les civils.
Dans ce contexte Jean Stéphane Sauvaire signe pourtant un film visuellement abouti et léché. A tout moment on capte l'énergie des scènes et leur véracité. On ne rit pas pendant ce film. On ne se donne pas non plus bonne conscience. On partage la détresse et la folie du moment. C'est toujours difficile d'être ce spectateur assis confortablement assis dans son siège devant un écran. Mais il m'a semblé comprendre un peu ces enfants.
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