affiche film

© Alfama Films

JEUNESSE


un film de Julien Samani

avec : Kévin Azaïs, Jean-François Stévenin, Samir Guesmi, Lazare Minoungou…

Le jeune Zico rêve d’aventure à tout prix. Dans le port du Havre, il se fait engager comme apprenti marin sur un bateau en mauvais état qui bat pavillon panaméen. La navigation ne sera pas de tout repos…


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Photo film

Quand jeunesse prend l’eau…

Pour son premier long métrage de fiction après plusieurs documentaires, Julien Samani adapte librement une nouvelle de Joseph Conrad, qu’il resitue à notre époque. Autant avouer que l’auteur de ces lignes n’a pas lu l’œuvre originale et qu’il se gardera donc d’en commenter la qualité. Toujours est-il que cette adaptation laisse un goût d’inachevé. On ne sait jamais vraiment sur quel pied danser sur ce bateau qui ne cesse de tanguer entre le dramatique et le grand-guignolesque. Que souhaitait vraiment proposer le réalisateur ? Un récit initiatique ? Une dénonciation des conditions de travail que permettent les pavillons de complaisance ? Une galerie de personnages inaptes à la vie sociale ? Doit-on en rire ou en pleurer ?

À moins que la clé ne se situe dans une belle expression de Conrad semée quelque part dans le dialogue : « Le romanesque des illusions ». C’est vrai qu’il y a quelque chose de romanesque et même de romantique (au sens premier du terme) dans le parcours de Zico. Ainsi, ce jeune homme, insouciant, ignorant et sans véritable avenir, a des rêves f(l)ous mais il n’est pas aguerri et est franchement capricieux… Bref, il peut être terriblement agaçant ! La plupart des autres personnages sont tout aussi inconstants voire inconsistants, si ce n’est à baffer. « Y a des rencontres qui marquent une vie », dit un des personnages. Mais pour le spectateur, difficile de ressentir suffisamment d’affinité ou d’empathie pour ces derniers. Finalement, le public est un peu comme le héros : il ne sait pas trop où il va. Peut-être est-ce l’objectif de Samani, mais on ne peut s’empêcher de soupirer : à quoi bon ? On a parfois l’impression de voir une version maritime des "Combattants" de Thomas Cailley (avec le même Kévin Azaïs, encore loin d’être un très bon acteur malgré ses progrès), mais avec beaucoup moins de talent et d’intensité. Outre la musique d’Ulysse Klotz (dans le même esprit que sa composition pour "Vandal") et quelques scènes ou plans bien sentis, voire la performance de Samir Guesmi, difficile de sauver grand-chose de ce naufrage.

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