© Warner Bros France
A la télévision, une chercheuse annonce humblement avoir réussi à détourner des cellules ou virus, permettant ainsi de guérir le cancer. Dix ans plus tard, New York semble dévasté et totalement désert, de mauvaises herbes poussant au beau milieu des rues...
Alors qu'on était habitués à voir Will Smith évoluer dans des films familiaux, ses incursions dans des productions SF à gros budget, se limitant à des films bourrées d'effets spéciaux (« Independance day », « I robot », « Men in black »...) moins propices à la réflexion qu'à l'agitation, le voici qui apparaît dans un film quasi silencieux. Car la grosse surprise de « Je suis une légende », qui en fait son aspect le plus angoissant, réside dans ce silence qui règne dans quasi toutes les scènes situées dans le futur. D'autant que ce sentiment est renforcé par l'extraordinaire travail sur les décors, sur ce New York déserté, dont on reconnaît forcément les traits défigurés par un évident abandon.
Après l'irréelle découverte des savanes qui ont remplacé certaines places de NYC ou plaines de Central Park, et l'ahurissante scène de chasse où Smith se retrouve face à des animaux revenus à l'état sauvage, le réalisateur nous donne à voir peu à peu la situation quasi désespérée de son héros solitaire. Quelques courts flash back viennent éclairer son passé de chercheur, obstiné à vouloir changer le cours des choses, évoquant à peine ses nécessaires traumatismes, qui en deviennent d'autant plus touchants. On se réjouit finalement d'autant de finesse dans le traitement de ce film, qui s'apparente sur le fond au récents « 28 jours (et semaines) plus tard ». Car le portrait de cet homme aussi résistant que brisé est au final aussi saisissant que certaines scènes d'action, comme celle, où blessé, il doit faire face à de féroces chiens, un temps retenus par un fébrile mais persistant rayon de soleil.
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