affiche film

© Héliotrope Films

JE NE PEUX PAS VIVRE SANS TOI

(No Puedo Vivir Sin Ti)


un film de Leon Dai

avec : Yo Hsuan Chao, Chen Wen-pin...

Wu-Hsiung vit seul avec sa fille de sept ans sur un bateau des docks de Kaohsiung, à Taïwan. Malgré leur pauvreté, à laquelle ils font face grâce aux petits boulots du père, parfois dangereux, ils forment tous deux une petite famille heureuse et soudée. Or leur vie bascule lorsque celui-ci apprend qu’il est contraint de scolariser la fillette, chose qu’il n’est lui-même pas autorisé à faire puisqu’il n’est pas considéré comme son tuteur légal. Commence alors pour Wu-Hsiung une tortueuse descente dans les méandres de l’administration taïwanaise, en quête de la reconnaissance de sa paternité...


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Photo film

Jamais sans ma fille

Inspirée d’un fait divers, cette histoire d’un père délaissé par sa compagne et ensuite renié dans sa paternité, a de quoi attendrir et indigner. Comment ne pas craquer devant le minois de cette gamine pleine d’amour et d’admiration pour son père, qui lui-même invoque par son air perpétuellement abattu, toute la compassion du monde ? C’est un peu le défaut de ce film, qui aurait pu être une très tendre histoire d’amour entre un père et une fille, mais qui tombe malheureusement dans le pathos.

En se rendant à Taipei, capitale économique et administrative du pays, pour résoudre tous ses problèmes, le protagoniste se retrouve victime d’un système qui le dépasse complètement, enchaînant les échecs et les humiliations. A travers ce périple, le portrait dénonciateur que Leon Dai fait du système, n’a certainement rien d’exagéré, et l’on imagine très bien que de telles aberrations puissent exister, à Taïwan ou ailleurs. L’ennui est que cette étape scénaristique conjugue assez maladroitement la critique sociale et la chronique familiale, collant, entre deux scènes de déroute, des séquences un peu trop guillerettes sur la complicité père / fille. Le film offre de belles qualités formelles, et notamment une photographie de toute beauté (sans doute le plus beau noir et blanc depuis « Tetro » de Coppola), mais il souffre d’un manque de retenue dans l’expression des sentiments et des injustices qui assaillent notre héros.

Heureusement, le film retrouve son unité dans sa dernière demi-heure, en se recentrant pleinement sur le protagoniste masculin. Ce retour vers une certaine linéarité contribue enfin à faire monter l’émotion, notamment dans cette scène inattendue, où quelques mots prononcés par une directrice d’école suffisent à rendre au père sa légitimité. On est alors saisi par toute la beauté de ce personnage, qui a su faire le choix du sacrifice, et non du renoncement.

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