Une mère est sans nouvelles de son fils, en réalité assassiné à coups de couteaux dans la ville de Manille. Une équipe télé va lui annoncer la nouvelle, à elle et à sa famille, espérant au passage en tirer quelques moments d'émotion...
Voici un nouveau film dans la mouvance « docu-fiction », directement venu cette fois-ci des Philippines. Celui-ci montre comment un reportage télé sur une famille en deuil d'un fils homosexuel (la fameux « Jay », qui donne son nom au titre) assassiné à Manille de 8 coups de couteaux, a été fabriqué de toutes pièces pour mieux provoquer de factices émotions. Si le film s'ouvre sur une intro avec voix-off sur la mère sans nouvelles de son fils, on bascule vite sur un autre point de vue, permettant d'apprécier les agissements de l'équipe télé qui met en boîte son reportage à sensations.
Mettant d'abord en avant les manipulations émotionnelles orchestrées par un animateur – réalisateur bien peu scrupuleux, le film prend une toute autre dimension en montrant les compromissions de la famille elle même (avec notamment la mère qui va jusqu'à réinterpréter la découverte du corps à la morgue !), et le désir de vedettariat sous-jacent que provoque le passage à la télé (la soeur va chanter pour son frère en espérant passer dans le Loft story local)... Plutôt bien agencées, les scènes permettent de mieux cerner l'influence et l'hypocrisie d'une télévision spectacle qui prétend relater la réalité et aider des familles qui ont seulement deux choix: se refermer ou prendre part à un effrayant système. Edifiant, malgré une fin un peu lourde.
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