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Après quelques mois d’entraînement, de jeunes bleus sont envoyés en Arabie Sauodite au lendemain de l’invasion du Kowait par l’Irak, pour protéger les champs pétrolifères…
Sam Mendes, auteur du sulfureux American Beauty, revient en force avec un film de guerre sans quasiment aucune action. Après une première partie où il met en évidence le ridicule des rituels d’accueil comme d’entraînement des recrues, des brimades basiques de la part des gradés au marquage au fer rouge par ses camarades de camp, il s’attaque à la lassitude de la position d’attente de soldat. Et il oppose intelligemment l’envie simple de remplir son devoir à une volonté de destruction massive aveugle.
Si Jarhead n’apporte pas grand chose au genre (voir Full Metal Jacket, ou La ligne rouge), il a le mérite de montrer des souffrances quotidiennes, et l’impact d’une politique sur un pays, au travers d’images aussi magnifiques que glaçantes. L’immensité du désert couvert de suie, l’approche des puits incandescents ou la découverte macabre d’une colonne de réfugiés entièrement calcinée, sont autant de chocs visuels qui restent en mémoire.
Mais au final, Jarhead (les têtes creuses dans le texte) vaut surtout pour l’interprétation de ses acteurs, qu’il s’agisse de Jamie Foxx en gradé soucieux de sa carrière et passionné par son métier, que Jake Gyllenhaal. Ce dernier, surprend dans un premier temps par sa présence physique et sa hargne rentrée, puis trouve en quelques scènes l’occasion de déverser son trop de rancœur et de frustration. A l’affiche prochainement dans Le Secret de Brokeback Mountain, 2006 sera à coup sûr, son année.
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