© Pathé Distribution
Promis à un bel avenir d’avocat, Pierre Durand ne parvient pas à oublier sa passion de jeunesse, l’équitation. Sur un coup de tête, il décide de quitter le barreau pour retrouver les box et les heures d’entraînement. Épaulé par son père, le duo va alors tout miser sur un cheval en qui personne ne croit. Trop petit, trop colérique, l’équidé ne serait bon à rien. Pourtant, déjouant les pronostics, ils vont aller ensemble au bout de leur rêve, jusqu’aux jeux olympiques…
Quelques semaines seulement après « Turf » de Fabien Onteniente, voici que débarque sur nos écrans un nouveau long-métrage se déroulant dans le milieu équestre. Mais si les chevaux ont la côte, il n’est, cette fois-ci, plus question de comédie. S’intéressant à l’histoire vraie de Pierre Durand, jeune homme destiné à un grand avenir d’avocat, qui plaque tout pour revenir à sa première passion, le saut d’obstacle, « Jappeloup » est également la chronique d’une famille qui a décidé de tout sacrifier pour permettre la réussite du fiston. Et pour mettre en boîte cette histoire hors-du-commun, c’est le réalisateur Christian Duguay, plutôt habitué aux séries B et aux gros muscles, qui a été désigné. Projet atypique, le film est une plongée spectaculaire dans l’univers des grands concours équestres, entre intimité et grand spectacle.
Si cette success story évite l’overdose de bons sentiments, c’est en particulier grâce à un scénario très bien ficelé. Refusant l’idolâtrie et la contemplation, le film n’a pas peur de montrer un futur héros national empli de failles, aussi antipathique qu’il peut être touchant. Guillaume Canet (également scénariste) excelle dans un rôle taillé pour lui, offrant aux spectateurs une palette d’émotions extrêmement variées. Mais à côté de lui, le reste du casting ne déçoit pas non plus. Tous sont à leur meilleur niveau, en particulier Daniel Auteuil, en père aimant et attentionné, dont le charisme explose une fois de plus à l’écran. Peinture familiale, le métrage est également l’incroyable histoire d’un cheval en qui personne ne voulait croire, celui-là même qui donne son nom au projet. Pour pouvoir l’apprivoiser, Pierre Durand va devoir multiplier les efforts, ne faire plus qu’un avec sa monture ; s’installe alors une danse entre les deux, leurs corps se confondant dans une parade intelligemment filmée. Malgré le rythme soutenu, le réalisateur prend, en effet, le temps de s’attarder sur ces petits moments anecdotiques qui construisent les grandes épopées.
Christian Duguay fait alors démonstration de tout son talent, maintenant un suspense haletant durant toutes les épreuves. À chaque obstacle, la tension palpable nous coupe le souffle, la caméra nous emmenant au plus proche du cheval et de son cavalier – Guillaume Canet réalisant les cascades, le réalisateur disposait de possibilités très importantes. Entre gros plans et ralentis, le metteur en scène n’hésite pas à prendre de la hauteur pour renforcer la dimension épique des exploits, transformant ces parcours équestres en scènes d’action, où la moindre chute peut être fatale. Certaines séquences, comme celle de l’autoroute, sont d’une qualité inattendue, propulsant le projet vers des sommets cinématographiques.
Mais si le grand divertissement populaire est pleinement réussi, « Jappeloup » est tout autant intéressant lorsqu’il nous plonge dans l’intimité d’une famille. Simples, rejetant les faux-semblants et les émois sur-joués, les agitations d’un couple ou les relations difficiles entre un père et son fils sont capturées sans niaiseries, transpirant de vérité et de sincérité. Par une mise en scène léchée et une maîtrise absolue de ses sujets, Christian Duguay nous offre un beau moment, un biopic populaire et ambitieux. Parcourue d’un suspense permanent, l’histoire nous balade au fil des épreuves entre le parcours hors-norme d’un homme et les drames familiaux qui l’entourent. Les retrouvailles entre Guillaume Canet et Marina Hands ne déçoivent pas, « Jappeloup » étant définitivement une monture de premier choix !
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