Un premier film pour le moins déroutant

Tourné dans l'Etat d'Hidalgo, à 200 kilomètres de Mexico, avec pour décor le canyon où le grand-père de Reygadas avait une maison, ce film nous retrace l'histoire de ces deux personnages : un homme, dont le nom n'est jamais prononcé, citadin usé et désabusé, décidé à en finir avec la vie, et une vieille femme, Ascen, tant inculte que sage.

Quel rapport avec le titre ? Aucun ! Reygadas ne voulait pas d'un titre descriptif mais évocateur… Par la confrontation de ces deux personnages antinomiques, Reygadas a voulu combattre certains clichés qui l'ont toujours " dérangé par le manque de correspondance avec la réalité tels que les femmes incarnent le sexe faible, les vieux ne servent à rien et que l'instruction développe l'épanouissement ".

De leur confrontation résulte que le plus fort et le plus heureux n'est pas le plus jeune et le plus cultivé mais bien cette femme âgée et sans instruction. Belle leçon de morale donc que ce premier film qui vient à bout de bien des clichés !!!

Tourné en scope, ce film nous propose de découvrir ce canyon mexicain grâce à de nombreux panoramiques à 360 degrés, d'apprécier le travail sonore (lequel est d'ailleurs particulièrement soigné) grâce à de longs moments silencieux… Reygadas nous offre également d'interminables moments de blanc et de noir…

Nous pouvons tout de même souligner la qualité du jeu des acteurs lesquels sont tous non-professionnels et principalement celui de Magdalena Flores qui tient le rôle d'Ascen. En conclusion, l'histoire est intéressante mais le film se perd dans des longueurs inutiles, s'essouffle voire agonise pour repartir de plus belle l'instant d'après. Un film à géométrie variable, atypique voire dérangeant.