affiche film

© Paramount Pictures France

JACKASS 3D


un film de Jeff Tremaine

avec : Johnny Knoxville, Steve-O , Ryan Dunn, Chris Pontius, Dave England…

Johnny Knoxville et sa bande d’allumés, sont de retour pour dépasser les limites du bon goût et frôler la peur dans des cascades de plus en plus folles...


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Photo film

Vu à la télé

Steve-O, Johnny Knoxville, Chris Pontius… autant de noms qui ont mené une petite révolution télévisuelle sur MTv il y a bientôt 10 ans, en enchaînant des cascades, parfois aussi dangereuses que débiles, tout en débordant d’idées plus scabreuses les unes que les autres. On peut bien en penser ce que l’on veut, et être d’accord ou pas avec le spectacle proposé, il faut bien avouer que cette bande d’allumés a alors proposé un show inédit qui a su faire parler de lui, entrainant de nombreux ersatz bien moins professionnels.

Passé une première fois sur grand écran en 2002 avec « Jackass le film », qui bénéficiera d’une suite en 2006, avait on besoin que le show tv donne lieu à un énième Jackass sur grand écran ? Pas nécessairement. Contrairement à l’essai de notre Michael Youn national, tentant d’égaler les maitres avec « Les 11 Commandements », « Jackass 3D » ne sait pas proposer autre chose qu’une suite de sketchs sans aucune interconnexion. Alternant entre des idées assez bien menées (une traversée d’un couloir rempli de Tasers) avec d’autres plutôt repoussantes (la dégustation d'un cocktail à base de sueur), Steve-O et ses potes ont tout de même bien perdu de leur superbe, malgré leur absence de compromis. La faute probablement à l’accumulation de tous ces sketchs en 10 ans : il ne reste plus grand chose à montrer de nouveau. On les a déjà vu sauter 100 fois d’un mur, vomir 50 fois sur la caméra ou projeter des excréments de façon « explosive ».

L’apport de la 3D était le prétexte à un retour de l’équipe, mais c’est bien là leur premier effet loupé ! D’une inutilité absolue dans 90% des sketchs (dont l’intérêt reste soit la peur, soit le dégoût) la 3D trouve sa place dans de trop rares (et à la fois suffisantes) séquences où absolument rien ne se passe. On se trouve donc devant une erreur plus que classique, une faute de grammaire cinématographique consistant à faire passer l’idée, l’histoire au service de l’effet et non pas l’inverse. Ce serait comme créer un métier pour se servir d’un outil et non pas créer un outil pour aider un métier.

Mais le gros point faible de « Jackass 3D » se trouve dans le fait qu’il n’a aucunement sa place sur un grand écran. Alors que nous nous trouvons à une époque ou l’on lutte contre la diffusion de grands films sur des formats bâtards comme les ordinateurs portables ou les Smartphones, de voir débarquer un produit formaté pour la télé sur la grande toile paraît d’une part illogique, mais surtout malvenu. Et cela n’arrange vraiment pas la qualité du « film ». Le format ciné, que ce soit la durée, le fait d’être dans une salle et pas dans son salon, n’est vraiment pas, ici, adapté.

Au final, au lieu de se rapprocher de l’explosivité de leurs sketchs à la télé, l’équipe de Knoxville accouche d’un pet bien foireux. Une sorte d’habitude chez eux, mais pas vraiment dans ce sens là.

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