affiche film

JACK


un film de Edward Berger

avec : Ivo Pietzcker, Georg Arms, Luise Heyer, Vincent Redetzki, Jakob Matschenz, Nele Mueller-Stöfen...

Jack s'occupe de tout à la maison. Il fait le petit déjeuner pour son frère, plus jeune, range, fait les courses, va à l'école par lui-même. Il faut dire que sa mère ne s'occupe pas vraiment d'eux, et préfère ramener des mecs dans l'appartement...


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Photo film

Un portrait aux regrettables évitements

"Jack" est une nouvelle histoire d'enfant confronté à l'irresponsabilité d'une mère trop jeune, ou cherchant la stabilité du côté d'hommes pas vraiment faits pour elle. Le point de départ du film rappelle donc ceux de "L'Enfant d'en haut" d'Ursula Meier, la situation autour des travailleurs saisonniers en moins, ou de "Nobody Knows" de Kore-Eda. Comment ne pas être sensible à ce type d'histoires où les plus faibles doivent grandir (trop) vite, ne connaissant que peu l'enfance ? Pour parvenir à l'empathie souhaitée, le film n'évite pas certains travers, à savoir un trop plein d'ellipses ou d'évitements (la description des adultes, certes démissionnaires) pour paraître complètement honnête dans sa démarche.

D'emblée, Jack est montré comme un garçon en perpétuel mouvement, soucieux de tout faire, vite et bien. Sa seule rébellion face à sa mère quasi absente consiste à se débarrasser de ses nouveaux petits amis en balançant par exemple leurs affaires par la fenêtre... Puis vient le drame qui l'enverra en maison de correction, et le film vire au parcours du combattant manichéen. Car Jack est un personnage presque trop carré. Jamais une colère ou une parole plus haute que l'autre, il veut faire les choses bien, même dans ses moments de rébellion (quand il vole c'est pour la bonne cause... comme remplacer les jumelles de son camarade).

Le scénario signé Edward Berger et Nele Mueller-Stöfen ne convainc guère, évitant les personnages d'adultes et réduisant la description de la vie en institution au strict minimum. Ici Jack ne croise qu'une tante distante, une mère inconscience, des ex contents de le voir mais soucieux de vite l'éloigner, des instructeurs envahissants... Il fait, par défaut, de la police un acteur étrangement invisible voire inactif, qui ne semble jamais chercher au bon endroit (ni chez la sœur ni chez les ex...) au peu d'implication peu crédible étant donné les agissements de l'enfant. Quant aux brimades et jeux de pouvoirs, ils sont réduits au minimum pour nous amener au drame qui poussera le personnage à fuguer. Reste une certaine vision de l'urgence de ce gamin à vivre ou en tout cas prendre les choses en mains, et une caméra qui le suit dans sa course des les premiers plans, et ne le lâche plus jusque dans ses plus rudes errances.

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