© Warner Bros. France
La vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20ème siècle, J. Edgar Hoover. Au service du FBI pendant près de cinquante ans, sous 8 présidents différents, Hoover, connaissant les secrets les mieux gardés d’Amérique, était à la fois craint et admiré. Certains de ces secrets l’ont sauvé, d’autres auraient pu ruiner sa carrière...
“J. Edgar” est un film qui ne fait ni vraiment chaud ni vraiment froid. Il faut tout d’abord s’habituer au flot d’informations déversées dans la première partie du film. Si vous n’êtes pas familier avec l’Histoire des États-Unis, il vaudrait peut-être mieux réviser avant de vous rendre en salle. Il faut ensuite s’habituer à voir un film sombre, au sens propre. Pour bien nous faire comprendre que nous sommes plongés dans les années 20, 30, 40..., Eastwood ne lésine pas sur l’absence de lumière, les couleurs des costumes et des murs à en déprimer les plus optimistes.
Enfin, il faut surtout s’habituer à la tonne de latex et de maquillage couvrant le visage des acteurs principaux (Di Caprio, Hammer et Watts, à peine reconnaissables) que nous suivons tout au long de leur vie. Malheureusement, cela ne joue pas en la faveur du film. Cependant si l’on finit par trouver Di Caprio crédible, sa performance étant même assez impressionnante, malgré les kilos de fond de teint et si peu de cheveux, il donne à Hoover plus de charisme que le vrai Hoover en avait.
Et c’est peut-être là le plus grand reproche que l’on peut faire à Clint Eastwood. Ne prenant aucun parti vis à vis de son personnage principal, ne nous donnant aucun indice quant à décider si Hoover était un héros ou un méchant, il est difficile de s’attacher au personnage. Si Hoover a largement amélioré l’efficacité du FBI (création d’un fichier d’empreintes - devenu le plus grand au monde; d’un laboratoire scientifique, entrainement des agents...), il était aussi très controversé s’agissant de son intérêt pour la persécution des gens de gauche, ses tentatives pour faire tomber Martin Luther King, et ses déportations massives d’américains accusés d’être communistes.
Un des plus grands mystères dans la vie de Hoover, que Eastwood développe largement dans “J. Edgar”, concerne sa relation amoureuse avec son bras droit, Clyde Tolson (Armie Hammer, vu dans ‘‘The social network’’). L’homosexualité d’Hoover fut probablement son secret le mieux gardé (il est dit qu’il a protégé et sa vie privée et son poste à la tête du Bureau sous huit présidents, grâce aux fichiers secrets qu'il détenait sur les grands leaders politiques collectés pendant des décennies et dont tout le monde avait peur). Ainsi “J. Edgar” est finalement en grande partie une histoire d’amour faite de non-dits et c’est là que se tient toute la trame émotionnelle de ce film.
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