© Diaphana Distribution
Niloofar vit seule avec sa mère, mais cette dernière souffre de plus en plus de la pollution de Téhéran. Toute la famille va alors décider unilatéralement de les envoyer vivre toutes les deux à la campagne. À trente-cinq ans, pour la première fois, Niloofar va s’opposer aux siens…
Les métrages se revendiquant ou présentés comme des portraits de « femmes fortes » sont légions en ce moment. Malheureusement, souvent les revendications sociales et les bonnes intentions annihilent toute ambition cinématographique. "Un vent de liberté", lui, est un vrai beau film de cinéma, avec des défauts certes mais avec un véritable parti-pris scénaristique et esthétique. L’histoire est celle de Niloofar, trente-cinq ans, vivant seule avec sa mère. Cette dernière est souffrante, et la pollution de plus en plus prégnante de Téhéran n’arrange pas les choses. La famille va alors prendre une décision : Niloofar ira vivre avec sa mère à la campagne pour le bien de celle-ci. Sauf que pour une fois, la fille va enfin avoir le courage de s’opposer à ses frères et sœurs et faire entendre son avis. C’est précisément ce qui fait la force de ce drame de bonne facture : rien de tragique n’attend la protagoniste. Elle n’est d’ailleurs pas véritablement contre cette décision, mais ce qui l’énerve, c’est que personne ne l’ait consultée.
Si le postulat était intéressant, le réalisateur offre une suite un peu trop sage, oubliant d’exploiter une grande partie du potentiel de son intrigue. Car si les personnages crient beaucoup, ils rentrent finalement assez facilement dans le rang. Au-delà de transformer l’ensemble en objet consensuel, ce manque d’audace a également pour conséquence de rendre la plupart des êtres qui parcourent le métrage relativement antipathiques. Offrant bien le beau portrait attendu, "Un vent de liberté" ne traite cependant jamais véritablement du poids écrasant des règles familiales, de la difficile communication au milieu de ces conventions, et du temps qui écrase les sentiments. Les différentes saynètes deviennent alors anecdotiques, et le film de perdre grandement en intensité. Ce qui est bien dommage, car les premières minutes nous avaient laissés espérer un dénouement plus engagé.
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