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Les relations entre palestiniens et israéliens, vues sous l'angle de la comédie satirique. Des relations de voisinage houleuses aux humiliations quotidiennes d'un état de siège…
Le film s'ouvre sur un père-noël, muni d'une hôte surchargée, qui s'enfuit dans une paysage aride. La caméra le suit, trébuche, observant ses haltes, où il se retourne, inquiet. Soudain son assaillant se dévoile au travers de gamins lui lançant des pierres et faisant peu de cas des quelques cadeaux tombés à même le sol, qu'ils écartent avec dédain. Parvenu au sommet d'une sorte de mont des oliviers, le père-noël s'écroule, touché en plein cœur par une flèche.
Des scènes chocs, empreintes d'une absurdité apparente, le film de Elie Suleiman en regorge. D'une première partie où les relations de voisinages, mesquineries pour des limites de parcelles, mauvaise foi patentée et autres affrontements sont tournés en dérision, le réalisateur passe à l'histoire d'amour entre un palestinien et une israélienne, histoire contrariée par une frontière arbitraire. Des apparences légères des tensions quotidiennes, il nous mène aux graves humiliations qui conduisent à la haine, et joue avec humour, un certain décalage surréaliste, pour mieux supporter l'intolérable.
Il dynamite les symboles de l'absurde, dont cette frontière franchie par un ballon à l'effigie d'Arafat, sur lequel les soldats tirent sans relâche. Il joue les trouble fête, éveille les consciences sur les éléments d'une haine, d'une séparation, que rien ne justifie, si ce n'est l'ignorance, la volonté de ne pas connaître l'autre, et une navrante habitude. Une vraie réussite, pleine d'humanité, d'humour et d'émotion. LE film de Cannes 2002, prix du jury à la clé.
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