affiche film

©Bellissima Films

INTERVALLO (L’)


un film de Leonardo Di Costanzo

avec : Carmine Patermoster, Salvatore Ruocco, Antonio Buil, Jean Yves Morard...

Adolescent timide et replet, Salvatore vit Ă  Naples oĂč il aide rĂ©guliĂšrement son pĂšre Ă  vendre des glaces. Un jour, alors qu’il traine prĂšs d’un grand bĂątiment Ă  l’abandon, un membre de la Camorra l’alpague et lui ordonne de surveiller Veronica, une jeune adolescente apparemment aux mains de la mafia locale. Alors que la relation est trĂšs tendue au dĂ©but entre les deux jeunes, une complicitĂ© inattendue…


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Photo film

Une journée entre parenthÚses

« L’Intervallo » fait partie de ces petits films sans prĂ©tentions dĂ©couverts en festival et qui bĂ©nĂ©ficieront certainement quelques mois plus tard d’une sortie confidentielle ou bien, dans le pire des cas, d'aucune sortie du tout. Il s’agit pourtant lĂ  d’un film tout Ă  fait charmant, se concentrant sur deux adolescents, l’un ayant 17 ans, garçon rondelet taciturne qui se retrouve malgrĂ©-lui geĂŽlier d’une gamine de 15 ans, espiĂšgle et versatile. C’est un homme de mains de la Camorra qui les a rĂ©unis, sans leur demander leur avis, dans cette immense bĂątisse qui fera office, le temps d’une journĂ©e, de prison.

« L’Intervallo » est un film patient, qui prend le temps de mettre les Ă©lĂ©ments de l’histoire en place. Le rĂ©alisateur, Leonardo Di Costanzo, peut se le permettre puisque le nombre de pĂ©ripĂ©ties est encore moins Ă©levĂ© que le nombre d’acteurs embauchĂ©s pour le film. Jusqu’ici cantonnĂ© aux documentaires, le rĂ©alisateur italien parvient Ă  filmer l’ennui de ces jeunes sans pour autant le gĂ©nĂ©rer chez le spectateur. Ceci est premiĂšrement dĂ» Ă  l’installation minutieuse et lente d’une relation d’abord conflictuelle puis complice. ÉcartĂ©s de leurs quotidiens respectifs oĂč ils sont chacun sous l’emprise des adultes (Veronica avec la mafia et Salvatore avec son pĂšre), les deux adolescents vont se dĂ©couvrir et se laisser aller Ă  rĂȘver dans cet immeuble dĂ©saffectĂ© entourĂ© d’une jungle luxuriante en plein Naples. C’est aussi grĂące Ă  ce singulier troisiĂšme personnage, sorte de palais en ruines, que le film conserve son charme si insaisissable. Di Costanzo l’utilise et le filme d’une maniĂšre si sensuelle et dĂ©licate que cet Ă©difice devient l’une des parties intĂ©grantes de l’histoire. Et nul doute que si l’action s’était passĂ©e dans un lieu plus commun, « L’Intervallo » n’aurait pas dĂ©ployĂ© la mĂȘme puissance.

En somme, le film de Leonardo Di Costanzo repose sur trĂšs peu de choses et le scĂ©nario ne fait pas partie des piliers. Ce sont en premier lieu ses deux jeunes acteurs, Carmine Patermoster et Salvatore Ruocco, qui rythment le rĂ©cit grĂące Ă  leurs jeux sensibles et emplis de vĂ©racitĂ©. Il y a enfin beaucoup d’atmosphĂšre dans « L’Intervallo » qui rend le tout si envoĂ»tant. La suprĂ©matie de la mafia, vĂ©ritable gangrĂšne de la ville, est omniprĂ©sente sans pour autant ĂȘtre visible, mais elle n’empĂȘche pas la candeur de l’adolescence de se rĂ©vĂ©ler dans ce lieu si singulier et magique.

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