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Une grande banque de Manhattan se fait braquer par un commando masqué, cagoulé. Des dizaines de personnes, contraintes de revêtir la même combinaison passe-partout que les braqueurs, se retrouvent prises en otage. L'enjeu devrait être la salle des coffres et ses trésors. Ou serait-ce un vieux secret dont seules deux personnes connaissent l'importance ? Aujourd'hui, confiné dans une cellule, le cerveau de la bande s'explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne sera livré au hasard…
Sous ses airs de produit calibré avec casting 4 étoiles et canevas archi rebattu (le sempiternel film de braquage), Inside Man semblait être un énième thriller sans surprise. Deux éléments sont venus y mettre du piment : un scénario bien barré et un Spike Lee bien décidé à s'amuser avec le pognon qu'on lui donne.
Le scénario d'abord court-circuite les règles du genre en parasitant les situations avec un humour décalé, une ironie bien grinçante et en jouant du temps avec jubilation. Le problème vient du fait que pendant une bonne heure on ne comprend pas vraiment à quoi tout cela rime. C'est là que le second élément se révèle décisif. Spike Lee, à la tête de cette commande peu originale, en profite pour faire toute la démonstration de sa virtuosité, avec une science du découpage et une inventivité assez bluffante.
Impossible alors de ne pas penser à Ocean's Eleven et plus encore à Un après-midi de chien de Sidney Lumet, que le film cite à maintes reprises. On y trouve la même distanciation critique, la même ironie. Si Inside Man ne fonctionne politiquement que par allusions, la faute en revient à ce scripte décidemment étrange qui nous ballade entre tragédie moderne, whodunit malin et thriller pur. Si bien qu'on ne sait jamais sur quel pied danser, mais grâce au talent de Lee et d'un Denzel Washington « on fire », on danse ! Soit un divertissement déroutant mais ludique, une agréable récréation.
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