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Quatre magiciens parviennent à braquer une banque parisienne depuis leur show de Las Vegas. Une agent d’Interpol et un enquêteur du FBI vont collaborer pour découvrir comment ces « Quatre Cavaliers » ont pu agir, et les empêcher de commettre un nouveau larcin…
S’il n’est pas le meilleur cinéaste français en activité, loin s’en faut, Louis Leterrier n’a jamais essayé d’être plus que ce que sa mouvementée filmographie montre de lui : un artisan du film d’action efficace, carré et rarement déplaisant. Le voir aujourd’hui aux commandes d’un blockbuster aussi ludique que cet "Insaisissables" avait pourtant de quoi surprendre, le bonhomme ayant plutôt une certaine tendance à la baston et à la destruction !
Bon, on ne va pas vous mentir : ce qui fait tout le charme de ce divertissement décomplexé doit beaucoup plus au charisme des acteurs et à l’alchimie qui se crée entre leurs personnages, qu’à la mise en scène de Leterrier. Entre une première grosse scène de spectacle magique (passée une introduction en quatre temps aussi réussie qu’hilarante) où le frenchy fait tournoyer sa caméra jusqu’à la limite de la nausée (heureusement que le film n’est pas en 3D !) et ses poursuites à pieds ou en voitures filmées en caméra portée, on est loin de la fluidité totale des affrontements du petit Jet Li dans "Danny the Dog" ou du géant vert de "L’Incroyable Hulk" (son chef-d’œuvre !).
Reste que ce qu’il perd en lisibilité, Leterrier le compense par un incroyable sens du rythme, dans les dialogues fabuleux comme dans son montage sans temps mort, grandement aidé, on l’a déjà dit, par un casting fabuleux s’en donnant à cœur joie. Presque aussi détestable que dans "The Social Network", Jesse Eisenberg donne ainsi la réplique à un impeccable Woody Harrelson (leur duo fonctionne aussi bien que dans la comédie zombiesque "Bienvenue à Zombieland") et une surprenante Isla Fisher, tandis que l’excellent Mark Ruffalo compose avec Mélanie Laurent (bien meilleure que dans "Inglourious Basterds") un couple de flics bien loin des clichés du genre.
Certes, le scénario ne vole jamais très haut, faisant fi des incohérences, des retournements de situation attendus et des raccourcis narratifs. Mais honnêtement, on s’en moque un peu, non ? En s’attachant à donner corps à une véritable mythologie de la magie, en enchaînant sur un rythme soutenu les séquences les plus funs possibles, en utilisant avec intelligence et goût son budget colossal (en jouant de l’adage principal du film, « plus on en voit, moins on en voit ») et en se portant garant, in fine, d’une naïveté rafraîchissante, au cœur même de l’intrigue (« la foi peut déplacer des montagnes » affirme le personnage de Mélanie Laurent), "Insaisissables" assume jusqu’au bout son statut de divertissement estival hors-norme. Et c’est peu dire qu’on finit par sortir de la salle le sourire collé aux lèvres, avec l’impression d’avoir pu, ne serait-ce que deux heures durant, se changer les idées et oublier un peu le quotidien. Et si ça n’est pas la définition même du blockbuster ?
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