Dans les caves autrichiennes, certains s’entraînent au tir, d'autres cajolent des poupées en forme de nourrissons, et les pulsions les plus malsaines se font jour...
Tout le message de "In the basement", un documentaire aussi ludique qu'inquiétant, est certainement contenu dans l'un de ses premiers plans (celui avec un boa jaune qui attaque un hamster blanc) et dans le tout dernier (une femme nue, talons aiguilles roses, enfermée recroquevillée dans une cage SM aux dimensions ridicules). D'un côté l'homme qui observe sans broncher la proie innocente se faire dévorer par l'animal dominant, de l'autre la victime dégradée, incapable de se défaire de ses liens.
Au regard de ces deux scènes, le reste du film paraît au final bien anecdotique, alignant des tableaux montrant des adeptes de la chasse ou du tir, des sado-maso en tous genres, des jeunes désœuvrés, ou encore une femme berçant des poupées en forme de bébés extrêmement réalistes. On se dit qu'en cherchant bien, Seidl aurait bien entendu pu trouver la même brochette de tordus en France, et qu'il s'agit là de cas certainement très ciblés.
Mais au final, au delà des cadres précis du réalisateur, c'est en s'intéressant au discours de chacun que pointe la réelle inquiétude, que ce soit face aux réflexions développées sur l'Islam ou les étrangers, ou aux tendances sadiques de ses congénères (le discours construit de la maîtresse femme... qui tient son homme-jouet "par les couilles"). Difficile de ne pas afficher par moments un sourire de distanciation, l'auteur jouant des situations les plus incongrues pour désamorcer le malaise (les différentes scènes de nettoyage par l'esclave dénudé...), mais difficile aussi de ne pas voir en ce film, effrayante photographie de la société autrichienne qui derrière la haie haute et épaisse montrée dans l'un des premiers plans du film, cache ses perversions, une vision d'un pays sans avenir. Les adultes dérivent, quant aux jeunes, ils glandent, boivent et se droguent...
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