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Une famille Irlandaise, décide de tenter sa chance illégalement aux Etats-Unis. Avec pour seul objet de valeur leur voiture, les parents et les deux fillettes vont trouver refuge dans une sorte de squat, où se côtoient toute une faune bigarrée de travestis, junkies…
Derrière ce prétexte qu'est l'exploration de la validité actuelle du rêve américain, Jim Sheridan (My left foot, Au nom du père) s'offre un voyage dans la souffrance de la perte d'un être cher (ici un fils). Partir pour oublier, c'est ce qu'ont choisi de faire les parents. Et l'union de cette famille, où il semblait faire bon vivre, risque à tout moment d'éclater. D'autant que cet immeuble inquiétant, comme Manhattan, est source d'autant de découvertes que de dangers potentiels.
Tous ces oubliés du système, qui cherchent à se faire une place au soleil, sont victimes d'une société rongée par le communautarisme et l'individualisme. Un phénomène qui les fait se méfier les uns des autres, qui les empêche de se rencontrer, de se faire confiance les uns les autres. Ici, c'est le personnage de Djimoun Hounsou, au devant duquel les filles vont aller lors d'une triste soirée d'Halloween, qui va changer la donne, et provoquer l'entraide, le support, le contact, dont cette famille meurtrie a besoin.
Un film magnifiquement interprété. Par Samantha Morton (Minority Report, Accords et désaccords) qui donne vie à une mère chétive, fragile, qui semble s'appuyer sur les autres pour survivre. Et surtout par Paddy Considine, père volontaire ayant des difficultés à agir « comme avant », qui masque ses blessures derrière une suractivité permanente. Nominé par trois fois aux oscars 2004, le film n'a peut être pas la puissance de Au Nom du père, mais s'avère suffisamment bouleversant pour marquer les mémoires.
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