© Les Films du Paradoxe
Au menu de ces 4 courts animés : l'amitié entre un jeune pêcheur et un vieux musicien ; les aventures d'une mante religieuse ; un pisciculteur qui essaie de se débarrasser d'oiseaux prédateurs ; et une bande de singes qui veulent s'emparer de la Lune…
Dur, dur d'émettre un avis sur cette petite collection d'anciens ouvrages chinois. Tout d'abord car il faut savoir s'adapter à une animation d'un autre rythme, d'une autre culture, d'un autre temps que les animations auxquelles nous sommes généralement habitués. Ensuite à cause du manque d'homogénéité de la sélection proposée. Et ainsi l'obligation de revenir séparément sur chacun des films.
« Impression de montagne et d'eau » : celui qui prête son titre à la collection date de 1988 et utilise une technique unique au monde de lavis animé à l'encre de chine et à l'aquarelle, dont seul Te Wei détient le secret depuis son film « Les Têtards à la recherche de leur maman » dans les années 60 (chef-d'œuvre selon les spécialistes, malheureusement inconnu de l'Occident). Il en résulte une sorte d'estampe vivante d'une beauté incomparable qui sert de toile de fond à un conte chinois à la poésie classique mais splendidement efficace, glissant sous la musique envoûtante de Jin Fuzai, Bref 19 minutes de pur plaisir.
« La Mante religieuse » : sans doute le point faible de la sélection. Datant lui aussi de 1988, réalisé par Hu Jinking, ce film de 5 minutes aurait paru meilleur s'il datait d'un temps plus ancien ! Son sujet simpliste et ennuyeux ainsi que son animation saccadée rappellent à la fois les premiers temps du cinéma et les écrits de La Fontaine. Aujourd'hui, il est difficile de se laisser porter par l'innocente naïveté de cette mini-fable qui reprend un très vieux proverbe chinois. Seuls les tout petits devraient pouvoir l'apprécier un peu plus.
« L'Épouvantail » : également réalisé par Hu Jinking, mais en 1985, cette histoire-gag est assez classique mais fonctionne agréablement. L'animation est là aussi un peu saccadée mais ses couleurs et son esthétisme sont plus plaisants. C'est aussi une belle plongée dans la culture chinoise. On ne voit pas les 10 minutes passer.
« Les Singes qui veulent attraper la Lune » : plus ancien film de la sélection (1981), cette adaptation d'une très ancienne histoire populaire est réalisée par Zhou Keqin. Réinventant la technique du papier découpé, ce film sonne comme un hommage aux ombres chinoises et réussit à imposer un rythme plus soutenu que les trois autres. L'utilisation d'une musique de Wu Yingju préexistante et aux consonances mi-orientales mi-européennes aide sûrement le spectateur occidental à s'imprégner de l'atmosphère enfantine de cette histoire à l'humour léger et poétique. Soit 10 minutes pour retomber en enfance dans un univers quasi "Babarien" !
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